Le gouvernement Harper recule et maintient pour l'instant la prime de 1356$ accordée aux militaires canadiens déployés en Afghanistan, malgré une recommandation contraire d'un comité du Conseil du Trésor.

Le bureau du ministre de la Défense nationale, Peter Mackay, a confirmé à La Presse que «cette mesure avait été prise par des fonctionnaires et que le gouvernement a demandé ce matin [hier] à ce qu'on révise la décision».

«Il est important de dire que cette décision-là a été rendue strictement sur une base d'analyse de risques et qu'elle n'est pas reliée aux différentes mesures budgétaires qu'on a mises en place», a dit le ministre des Anciens Combattants, Steven Blaney, qui répondait aux questions des médias sur le sujet.

Allégement fiscal

Hier, le ministère de la Défense nationale confirmait qu'il diminuait de 508$ la prime accordée aux 930 soldats en Afghanistan, la faisant passer à 848$. Cette décision avait été prise en janvier par un comité indépendant du Conseil du Trésor, formé de membres de la Gendarmerie royale du Canada, de militaires et de fonctionnaires.

Le comité, qui se réunit quatre fois par année, en était venu à cette décision puisque la mission canadienne en Afghanistan était moins dangereuse depuis 2011, étant passée d'une mission de combat à une mission essentiellement axée sur la formation.

Outre le maintien de la prime actuelle à 1356$, d'autres mesures d'allégement fiscal demeurent. Un militaire canadien déployé pour la première fois à l'étranger en Afghanistan reçoit environ 14 000$ de plus qu'un militaire qui reste au Canada.

À la suite de cette annonce, les partis de l'opposition à Ottawa ont vivement critiqué le gouvernement.

«Les soldats canadiens sont en service dans une mission dangereuse, indépendamment de ce qu'en pense le ministre», a déclaré le député du Nouveau Parti démocratique, Jack Harris.

«La décision du gouvernement conservateur de réduire les salaires des soldats danger est contraire à l'éthique, carrément minable et déloyale», a dit le sénateur libéral et ancien major général, Roméo Dallaire.

«Nos troupes sont parties en mission avec un salaire préétabli, qui comprend des prestations pour le risque que représentent ces missions, et maintenant, au milieu de leur déploiement, le gouvernement fait des réductions significatives au revenu dont elles et leurs familles dépendent», a-t-il ajouté.

Les partis de l'opposition ont avancé que les soldats canadiens étaient toujours placés en situation de danger, alors que les montagnes situées à l'est de Kaboul étaient le théâtre d'attentats suicides menés par le groupe terroriste Haqqani, affilié à Al-Qaïda.