Alors que les députés fédéraux se préparent à rentrer dans leurs circonscriptions pendant deux semaines, le chef libéral intérimaire Bob Rae s'apprête plutôt à quitter son poste.

M. Rae a tenu mercredi sa dernière réunion avec son caucus à titre de chef; lorsque les travaux de la Chambre reprendront, à la mi-avril, une autre personne occupera ses fonctions de chef du Parti libéral du Canada.

L'homme choisi par les libéraux après la dure défaite électorale de 2011 affirme toutefois que bien qu'il disposera d'un nouveau bureau et d'un nouveau siège aux Communes, il n'a pas l'intention de disparaître.

M. Rae conservera en effet son siège de député, même après l'élection d'un nouveau chef. Il semblait cependant évident qu'à la manière dont ses collègues de toutes les formations saluaient son départ, la journée de mercredi était considérée comme marquante.

En plus de discours en Chambre, les députés ont circulé sur la colline parlementaire en portant des écussons en l'honneur de M. Rae, tandis que le premier ministre Stephen Harper a utilisé son temps de parole pour saluer son rival libéral de longue date.

Au cours des deux années depuis que le Parti libéral du Canada (PLC) a été réduit au statut de troisième parti, de récents sondages laissent entendre que le parti remonte tranquillement la pente, entre autres grâce à la candidature au leadership très médiatisée de Justin Trudeau.

Le prochain chef libéral doit être élu le 14 avril.

Bob Rae s'est engagé à demeurer au sein du caucus jusqu'aux élections fédérales de 2015, sans s'engager par la suite.

La vie politique de M. Rae a débuté au sein du NPD dans le années 1970. Il se fait connaître sur la scène fédérale en étant élu député de la circonscription torontoise de Broadview en 1978 avant d'être réélu en 1979 et en 1980, cette fois dans la nouvelle circonscription de Broadview-Greenwood.

En 1990, il devient le premier néo-démocrate à devenir premier ministre de l'Ontario. Il le restera jusqu'en 1995. Il démissionnera de la direction du parti l'année suivante.

Il quitte le parti trois ans plus tard lorsqu'il est nommé au Comité de surveillance des activités de renseignement de sécurité. Il prend ses distances avec le NPD et rompt avec lui au début des années 2000. Il tente ensuite sa chance à la direction du PLC pour remplacer Paul Martin. Il devra s'avouer vaincu devant Stéphane Dion. Toutefois, il se présente à titre de candidat libéral dans la circonscription de Toronto-Centre qu'il remporte au cours d'une élection partielle en 2008.