Si Justin Trudeau est élu à la tête du Parti libéral du Canada (PLC), Daniel Paillé s'attend à ce que les électeurs québécois s'emballent.

«Ça va faire un ballon dans les sondages», dit sans hésiter le chef du Bloc québécois. Il prédit toutefois que la lune de miel sera de courte durée.

À son tour, M. Paillé s'en prend au manque de contenu de celui qui est donné favori pour prendre les rênes du PLC le 14 avril.

«On verra sur la base des idées que M. Trudeau va apporter. C'est difficile à dire pour l'instant, parce qu'il n'a pas d'idées. Si vous voulez qu'on discute des idées de quelqu'un, encore faut-il qu'il en ait quelques-unes.»

Affûtant ses flèches, il ajoute que «d'ici les élections de 2015, M. Trudeau aura peut-être le temps d'apprendre comment être chef d'un parti».

Le chef du Bloc québécois conseille au fils de l'ancien premier ministre Pierre Elliott Trudeau d'aller réviser ses livres d'histoire. «La Constitution de 1982, c'était pas nécessairement un bout de papier qui est perdu dans les archives. Il devrait avoir plus de respect pour son père notamment.»

En entrevue à La Presse Canadienne, M. Paillé rappelle que le PLC sera toujours un parti fédéraliste même si un Québécois est élu à sa tête.

Il fait valoir que les électeurs québécois ont compris - depuis l'élection fédérale de 2011 - que le PLC et le Nouveau parti démocratique (NPD) défendent avant tout les intérêts du Canada.

Pour le chef néo-démocrate Thomas Mulcair «on l'a vu particulièrement dans le cas de Churchill Falls, un développement qui va à l'encontre des intérêts du Québec, mais ça ne le dérange pas», avance-t-il.

Daniel Paillé soutient avoir parcouru plus de 40 000 km depuis le 1er janvier 2012 pour aller à la rencontre des militants du Bloc québécois.

«J'ai un parti qui va mieux et qui va très bien aller et être en forme pour les élections de 2015», dit-il, loin de sonner le glas du Bloc québécois. Il prédit d'ailleurs des batailles à trois dans plusieurs circonscriptions.