Le Canada n'a pas l'intention de participer à une lutte armée au Mali en y envoyant des soldats, pas même pour une éventuelle force de maintien de la paix. Le premier ministre Stephen Harper a réitéré sa position, jeudi matin, alors qu'il tenait un point de presse aux côtés de son homologue français Jean-Marc Ayrault.

La France fera bientôt voter au Conseil de sécurité des Nations unies une résolution pour la mise en place d'une opération de maintien de la paix au Mali, dès juin.

Les deux premiers ministres ont été invités par les journalistes à détailler leurs intentions pour la suite des choses dans ce pays d'Afrique de l'Ouest.

«Pour notre engagement à l'avenir, notre engagement à plus long terme, évidemment nous ne cherchons pas un rôle de combat, une mission militaire de combat pour le Canada», a tranché, sans équivoque, M. Harper.

Quelques minutes auparavant, M. Ayrault remerciait le Canada pour son aide rapide et pratique au Mali. Le Canada a fourni un avion C-17 pour le transport des troupes et du matériel français, dès le début de l'intervention en janvier.

«Si la France n'avait pas pu intervenir dans les heures qui suivaient l'offensive des groupes terroristes qui se dirigeaient vers la ville de Mopti, alors tout était terminé. Les djihadistes seraient allés très vite jusqu'à Bamako», de l'avis du premier ministre français.

Celui-ci a expliqué que si tout se déroule comme prévu, les forces africaines de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma) prendront complètement le relais des soldats français dont le retrait progressif débute fin avril. Puis, il y aurait élections présidentielle et législatives en juillet et la mise en place d'une opération de maintien de la paix.

Le Canada ne jouera pas un rôle militaire mais pour ce qui est des détails de son engagement à long terme, M. Harper a dit discuter avec ses ministres, ses députés et aussi les partis d'opposition «avant de prendre des décisions finales».