Le gouvernement Harper ne voit pas le besoin d'adopter de nouvelles mesures pour obliger les entreprises qui relèvent de la juridiction fédérale à faire une plus grande place au français au Québec.

Ces entreprises, qui ne sont pas soumises à la Loi 101 et qui oeuvrent principalement dans le secteur bancaire, le domaine des télécommunications et les transports, «se francisent volontairement».

C'est du moins ce que démontre une analyse réalisée par un groupe de sous-ministres, visant à évaluer la vitalité de la langue française dans ces entreprises et à déterminer si leurs employés sont en mesure de travailler dans leur langue.

Cette analyse a été réalisée à la demande du ministre de l'Industrie, Christian Paradis, qui est aussi le lieutenant politique de Stephen Harper au Québec, afin de déterminer si le gouvernement fédéral devait adopter des mesures linguistiques pour favoriser l'épanouissement de la langue de Molière.

«La place du français au sein des entreprises du Québec qui sont de juridiction fédérale est la même que dans les entreprises qui tombent sous la juridiction de la province de Québec», a indiqué une source conservatrice digne de foi.

Environ 135 000 employés travaillent dans ces entreprises au Québec qui sont réglementées par le gouvernement fédéral.

«C'est une analyse rigoureuse qui a été faite. Le français se porte bien dans ces entreprises. Alors, la conclusion qui s'impose, c'est qu'un projet de loi ne sera pas nécessaire pour aller plus loin dans ce dossier», a ajouté cette source.

Rappelons que le Bloc québécois réclame depuis plusieurs années que la Loi 101 s'applique aussi aux entreprises oeuvrant sous juridiction fédérale en sol québécois. Il a d'ailleurs déjà déposé des projets de loi en ce sens à la Chambre des communes.

Pour sa part, le NPD a proposé des mesures comparables afin de favoriser le français comme langue de travail dans les institutions fédérales au Québec. Toutefois, il a incorporé la possibilité d'exempter certaines entreprises.

Le ministre Paradis doit dévoiler les résultats de cette analyse vendredi en conférence de presse, selon les informations obtenues par La Presse.

Les résultats de cette analyse seront dévoilés 48 heures après que le Conseil supérieur de la langue française eut recommandé d'assujettir les entreprises qui emploient de 25 à 49 personnes à une démarche de francisation obligatoire. Mercredi, le CSLF s'est dit «préoccupé» par la perte de vitesse du français comme langue de travail au Québec et, plus particulièrement, dans la région de Montréal.