Les idées du chef du NPD fédéral, Thomas Mulcair, au sujet de l'unité canadienne et son projet de loi visant à modifier la Loi sur la clarté référendaire ne reçoivent pas beaucoup d'appuis chez ses homologues provinciaux.

Près de trois sur quatre répondants d'un sondage Harris-Decima-La Presse Canadienne indique ne sont pas d'accord avec M. Mulcair selon qui, une majorité simple de 50% plus une voix devrait être suffisante pour déclencher des négociations sur la souveraineté du Québec. Un peu plus de 1000 personnes ont répondu au sondage. La marge d'erreur est de 3,1 points de pourcentage, 19 fois sur 20.

En moyenne, les répondants ont fixé le seuil minimal à 64%.

Le projet de loi de M. Mulcair n'obtient un appui qu'au Québec seulement où il est appuyé par 57% des personnes ayant répondu aux questions. À l'échelle nationale, il est rejeté par 49% des répondants.

La Presse Canadienne a aussi sondé l'opinion des dirigeants provinciaux néo-démocrates sur la récente proposition du parti fédéral du 7 au 10 février.

Le chef du NPD du Nouveau-Brunswick, Dominic Cardy, a été le seul à soutenir entièrement M. Mulcair. Le chef du NPD de la Colombie-Britannique a quant à lui été le seul à s'opposer ouvertement au projet.

Les autres chefs sont restés assez discrets sur la proposition, refusant de commenter le projet qu'ils ont qualifié «d'entièrement fédéral».

Le premier ministre du Manitoba, Greg Selinger, s'est d'ailleurs refusé à commenter le débat. Dans un communiqué publié par son bureau, M. Selinger a déclaré qu'il se concentrait sur ses priorités qui sont de «poursuivre la croissance économique en ces temps incertains, tout en protégeant les intérêts des familles.»

«Nous savons que tous les néo-démocrates partagent les mêmes priorités en ce qui a trait à la construction d'un Canada meilleur et plus fort. Au Québec, un des meilleurs moyens de bâtir un Canada uni est de faire élire des députés fédéralistes et on doit donner (le mérite) à Thomas Mulcair sur ce point», peut-on lire dans le communiqué.

Le bureau du premier ministre de la Nouvelle-Écosse, Darrell Dexter, a déclaré que le projet de loi sur l'unité fédérale «contribue aux discussions concernant le rôle qu'occuperait le gouvernement fédéral advenant des négociations sur la souveraineté. M. Dexter a été consulté sur le projet de loi, mais il considère que c'est un dossier fédéral.»

Cette loi remplacerait la loi sur la clarté, qui a été adoptée par Jean Chrétien après que les Québécois eurent passé bien près de voter «oui» au référendum de 1995. Elle stipule qu'une majorité claire de Québécois devraient voter «oui» à une question référendaire claire avant que le gouvernement fédéral ne se sente obligé de négocier sur les termes de la séparation.