Le NPD soupçonne la sénatrice conservatrice Pamela Wallin d'avoir refilé aux contribuables la facture de ses déplacements durant les dernières élections fédérales alors qu'elle s'est rendue dans quelques circonscriptions pour donner un coup de pouce aux candidats conservateurs.

La facture totaliserait quelque 25 000 $ en passant au peigne fin les demandes de remboursement de la sénatrice durant la dernière campagne électorale, selon les calculs du NPD.

À titre d'exemple, Mme Wallin s'est rendue à Collingwood, en Ontario, avec la candidate conservatrice, Kelly Leitch, le 29 avril, élue aux dernières élections. Elle a également participé à une activité de collecte de fonds à Moose Jaw, le 13 avril, en compagnie du candidat conservateur sortant, Ray Boughen.

Les dernières élections fédérales ont eu lieu du 26 mars au 2 mai 2011. Le Sénat, faut-il le rappeler, ne siège pas durant une campagne électorale. Les sénateurs n'ont donc pas à voyager entre la capitale fédérale et la province qu'ils représentent à la Chambre haute.

«Pendant le trimestre de l'élection fédérale de 2011, la sénatrice Wallin a dépensé plus de 25 000 $ en frais de voyage autres, de l'argent qu'elle a pigé dans la poche des contribuables et qui lui a servi à faire campagne avec des candidats conservateurs», a lancé la députée néo-démocrate de Louis-Saint-Laurent, Alexandrine Latendresse, aux Communes.

«Elle parcourait le pays pour faire la plupart du temps du travail partisan pour les conservateurs. Vos taxes qui servent à remplir les coffres du Parti conservateur, mesdames et messieurs!», a-t-elle ajouté.

Le premier ministre a défendu la sénatrice Wallin, qu'il a nommée au Sénat en décembre 2008, en disant que les frais de voyage de cette dernière étaient comparables aux frais de déplacement de tout autre parlementaire venant de cette région du pays.

En deux ans, toutefois, la sénatrice Wallin a réclamé quelque 350 000 dollars en frais de déplacement. Elle fait partie des trois sénateurs qui facturent le plus les contribuables pour leurs déplacements.

Le réseau CTV rapportait mercredi soir que ces dépenses sont présentement passées au peigne fin par la firme Deloitte. Le président de la régie interne du Sénat, Dave Tkachuk, un sénateur conservateur de la Saskatchewan a indiqué que les réclamations de sa collègue contenaient «des dépenses inhabituelles». Mais il a cependant affirmé que le rapport de la firme ne serait pas rendu public.

Trois autres sénateurs - les conservateurs Mike Duffy et Patrick Brazeau, également nommés par Stephen Harper en 2008, et le libéral Mac Harb - font l'objet d'une enquête parce qu'ils ont réclamé des milliers de dollars en frais de logement alors que leur résidence principale se trouve dans la région de la capitale nationale.

En vertu des règles actuelles, un sénateur a droit de réclamer des frais de logement de quelque 21 000 $ par année si sa résidence principale se trouve à plus de 100 kilomètres de la colline parlementaire.

«Les abus des sénateurs conservateurs vont de mal en pis. Mercredi, le premier ministre a défendu les dépenses outrageuses de la sénatrice conservatrice Pamela Wallin. Aujourd'hui, nous apprenons que la sénatrice Wallin dépensait en fait l'argent des contribuables à un rythme encore plus alarmant que ce que l'on croyait: plus de 350 000 $ en 27 mois, soit 13 000 $ par mois, juste en frais de voyage. Le premier ministre continuera-t-il de se porter à la défense de ces abus ou exigera-t-il enfin que ses sénateurs rendent des comptes?», a lancé le chef du NPD, Thomas Mulcair, aux Communes.

Le NPD, qui ne compte aucun représentant au Sénat, fait ses choux gras des déboires de sénateurs conservateurs et libéraux depuis la rentrée parlementaire. Mercredi, M. Mulcair a soutenu que la GRC devrait aussi être saisie de cette affaire.

Le NPD réclame l'abolition de la Chambre haute et compte proposer un plan d'action précis pour y arriver durant la prochaine campagne électorale.