Le sénateur Patrick Brazeau a surpris tout le monde en se présentant au Sénat mardi, quelques minutes avant que ses pairs débattent d'une motion l'obligeant à s'absenter de la chambre haute du Parlement.

La motion a été adoptée malgré son opposition. Elle le force à prendre congé du Sénat tandis qu'il fait face à des accusations de voies de fait simples et d'agression sexuelle.

Le sénateur Brazeau se voit ainsi retirer son droit de vote en Chambre et en comité. Le budget lié à ses fonctions sera pris en tutelle par le comité de régie interne de la chambre haute, qui autorisera les frais de voyage, de cellulaire et de déplacement, de même que l'utilisation des locaux, notamment.

Il conservera néanmoins son salaire de 132 000 dollars par année.

Présentée par le gouvernement et secondée par l'opposition, cette motion précise que ces mesures sont prises « afin de protéger la dignité et la réputation du Sénat et de préserver la confiance du public envers le Parlement ».

Patrick Brazeau a été le seul à s'y opposer en disant: « Non », tandis que tous ses collègues répondaient par l'affirmative.

À son arrivée au Sénat, quelques minutes plus tôt, il avait déclaré être heureux de reprendre le travail.

Il s'est levé sitôt ces restrictions adoptées. Il a quitté les lieux rapidement, sans répondre aux questions posées par la horde de journalistes qui l'attendaient à l'extérieur.

Le sénateur de 38 ans a été arrêté à Gatineau jeudi dernier. Il est en liberté sous caution et doit revenir devant le tribunal le 22 mars.

Il a été aussitôt expulsé du caucus conservateur, et siège désormais comme indépendant.

Son absence du Sénat s'appliquerait jusqu'à la fin de ses démêlés avec la justice.

- Avec La Presse canadienne