La politique étrangère canadienne, telle qu'instrumentalisée par le gouvernement Harper à des fins partisanes, mine la réputation du pays et lui fait perdre de précieuses tribunes, dénonce le chef du NPD, Thomas Mulcair.

S'adressant cet après-midi devant le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM), M. Mulcair a fait valoir que l'attitude du gouvernement Harper a fait perdre au Canada ses sièges à l'ONU et au Sommet de l'Asie du Sud-Est, en plus de lui valoir des critiques très ouvertes de diplomates africains ulcérés par notre désengagement sur ce continent.

Tournant le dos «au multilatéralisme ouvert et progressiste qui a fait la renommée du Canada», les conservateurs ont laissé à son avis les intérêts d'un groupuscule idéologique «prendre le dessus sur l'exercice d'un véritable leadership».

«Le gouvernement conservateur a renoncé au développement en Afrique, au maintien de la paix au Moyen-Orient et à la lutte aux changements climatiques», a pesté M. Mulcair.

Le chef de l'opposition officielle à Ottawa a évoqué la débandade de l'organisme Droits et Démocratie, dénoncé le changement de cap de l'ACDI, «qui s'est tourné vers des pays à revenu moyen d'Amérique du Sud, là où le Canada a des intérêts commerciaux», délaissant du coup l'Afrique.

«En même temps, par choix idéologique, des groupes évangéliques reçoivent dorénavant de plus en plus de subventions de l'ACDI. Plus de religion, moins de nutrition.»

M. Mulcair souhaite un changement cap afin d'éviter que le Canada ne laisse des «démocraties émergentes retomber entre les mains de dictateurs».

Il espère aussi que le gouvernement Harper responsabilise les entreprises qui ont des intérêts à l'étranger en les obligeant à «un minimum de respect des droits de la personne».