Le chef national de l'Assemblée des Premières Nations (APN), Shawn Atleo, a préparé le terrain pour sa prochaine rencontre avec le premier ministre Stephen Harper sur l'amélioration des conditions de vie des Autochtones, fixant au printemps l'échéancier pour la mise sur pied d'une action concrète.        

Le chef de l'APN retourne à Ottawa plein d'énergie, au terme d'un congé de maladie de dix jours.

Les manifestations dans l'ensemble du pays et le jeûne de la chef d'Attawapiskat, Theresa Spence, ont exacerbé les tensions au sein de son organisation.

Les chefs de l'APN surveillent maintenant de près leur chef national, le poussant à démontrer que sa relation avec M. Harper vaut mieux qu'une manifestation d'intransigeance envers Ottawa.

M. Atleo doit maintenant donner suite aux rencontres controversées, mais historiques du 11 janvier entre le premier ministre et les chefs autochtones en fixant les dates de futures négociations visant à mettre fin à l'impasse entre le gouvernement et les Premières Nations.

Dans un entretien avec La Presse Canadienne vendredi, M, Atleo a indiqué qu'il avait besoin de constater des résultats tangibles du gouvernement fédéral bientôt.

«Nous devons voir sous peu, c'est-à-dire dans un délai de trois à quatre mois, des résultats concrets que nous voulons voir depuis des décennies», a déclaré M. Atleo depuis Vancouver, où il s'apprêtait à monter dans un avion.

L'APN avait présenté une liste de huit priorités à M. Harper le 11 janvier. Cette semaine, l'Assemblée a signé une déclaration mise de l'avant par Mme Spence qui contenait 13 priorités.

Au cours de l'entrevue, M. Atleo a placé certaines d'entre elles en haut de la liste.

L'engagement de M. Harper de permettre à de hauts responsables de moderniser et d'implanter des traités et d'accélérer le traitement de revendications territoriales sera particulièrement important, a-t-il noté.

Les chefs autochtones à travers le pays sont frustrés par le fait que leurs traités et droits inhérents, pourtant reconnus dans la constitution canadienne, sont ignorés depuis longtemps par le gouvernement.

«Nous devrions marcher ensemble, et nous n'avons pas marché ensemble», a illustré M. Atleo.

«On a besoin les uns des autres. C'est ce que les rapports fondés sur les traités ont toujours dit. On peut démontrer cela maintenant, ou risquer de répéter les formules  de conflit et de déconnections qui nous affectent depuis des générations», a-t-il soutenu.

Bien que M. Harper a dit en principe être d'accord pour accélérer les discussions sur les traités et les revendications territoriales, mais les minutes confidentielles de la réunion du 11 janvier indiquent qu'il y a un manque de compréhension des questions autochtones au sein du cabinet fédéral.

À deux reprises lors de la réunion, le président du Conseil du Trésor a admis «ne pas complètement comprendre toute la relation basée sur les traités», indique une ébauche du procès-verbal de la réunion préparée pour l'exécutif de l'APN et obtenue par l'APTN, le réseau de télévision autochtone.