Le Canada a un peu progressé, mercredi, dans ses démarches visant à déterminer clairement si un ou plusieurs de ses citoyens faisaient partie d'un groupe d'intégristes liés à al-Qaïda qui ont organisé une attaque meurtrière sur des installations gazières algériennes isolées.

Le gouvernement fédéral ne dispose toujours pas d'informations substantielles en provenance d'Algérie pour confirmer les affirmations voulant que des Canadiens se trouvaient parmi les preneurs d'otages dans ces installations situées dans le désert du Sahara, a déclaré mercredi le premier ministre Stephen Harper.

Des responsables canadiens tentent toujours d'obtenir des informations de la part de leurs homologues algériens, a-t-il précisé lors d'une conférence de presse à Cambridge, en Ontario.

M. Harper a dit ne pas s'être entretenu avec son homologue algérien Abdelmalek Sellal, qui a affirmé que deux citoyens canadiens faisaient partie du groupe d'extrémistes ayant pris des centaines de personnes en otage.

Disant ne disposer, à l'heure actuelle, d'aucune information substantielle sur ces individus, M. Harper a assuré qu'Ottawa continuerait de travailler avec Alger pour en apprendre davantage dans cette affaire.

Des diplomates canadiens en Algérie tentent également d'avoir accès à plus de détails afin de confirmer ou d'infirmer l'affirmation de M. Sellal. Le ministère des Affaires étrangères a même convoqué l'ambassadeur algérien au Canada pour tenter d'obtenir une explication.

Selon les autorités, 37 otages et 29 ravisseurs ont été tués lorsque les forces algériennes ont donné l'assaut au complexe. Cinq travailleurs étrangers sont toujours portés disparus.

Le porte-parole néo-démocrate en matière d'Affaires étrangères, Paul Dewar, dit ne pas savoir ce que le gouvernement peut faire de plus pour obtenir des réponses.

«Il y a beaucoup de questions, et pas tant de réponses que ça», a-t-il dit.

«On pourrait espérer que le Canada a des relations assez solides avec l'Algérie pour que nous puissions avoir des réponses claires. Je ne suis pas sûr que cela soit le cas.»

Rick Roth, le porte-parole du ministre des Affaires étrangères John Baird, a déclaré mercredi que le gouvernement n'avait reçu «aucune information» de la part du gouvernement algérien à propos de l'identité des personnes détenant supposément la nationalité canadienne.

Alger, de son côté, a tenté de réduire l'importance accordée à des rapports faisant état de lourdes pertes dans ses rangs lors de l'assaut d'une durée de quatre jours.

Le ministère algérien de la Défense a indiqué que huit soldats avaient souffert de blessures mineures et étaient désormais de retour au travail.