Au cours des derniers jours, le chef national de l'Assemblée des Premières Nations, Shawn Atleo, a été secoué par la division entre les chefs, les manifestants dans les rues et une grève de la faim sans solution évidente. Il a indiqué qu'il avait eu des moments de «faiblesse» où il s'est demandé s'il ne devait pas céder sa place.

Mais il a persévéré, inspiré par les gens qu'il rencontre régulièrement sur les réserves.

Maintenant que tout le monde a pris une profonde inspiration, samedi, après une semaine tumultueuse de battage politique et de politique de la corde raide qui a culminé en une rencontre entre les chefs autochtones et le premier ministre Stephen Harper, M. Atleo, les chefs des Premières Nations et le gouvernement se préparent pour une deuxième ronde tout aussi difficile.

En entrevue, M. Atleo a dit croire que toutes les personnes qui doivent relever des défis passent par des moments plus difficiles.

Il a tenu ces propos après que lui et son équipe aient quitté le bureau de M. Harper, vendredi.

Il a ajouté qu'il puisait sa motivation dans les visages des jeunes gens qu'il rencontre.

De son côté, la Grande Chef de la nation d'Attawapiskat, Theresa Spence, s'est dite déçue que ses efforts pour réunir le premier ministre canadien et le gouverneur général avec les leaders autochtones aient été compromis au moment où sa vie était en danger.

Mme Spence se refuse le droit de manger de la nourriture solide, et il semble n'y avoir aucun compromis ni une solution immédiate qui puissent la faire changer d'avis.

«Hier (vendredi) a été une longue journée et une longue bataille pour tout le monde. Pour l'instant, tout le monde a besoin de repos», a déclaré le porte-parole de Mme Spence, Danny Metatawabin, expliquant qu'elle n'accueillerait pas les visiteurs samedi.

Samedi, les militants associés au mouvement «Idle no more» semblaient déjà se préparer pour de nouvelles manifestations la semaine prochaine, avec seulement quelques activités rapportées à travers le pays.

Il était entre autres question de barrages et de manifestations dénonçant les pipelines et le développement minier à certains endroits clés du Canada.

Pendant ce temps, l'Assemblée des Premières Nations (APN) demeure divisée. Pourtant, elle est chargée de déterminer si les différentes communautés sont en mesure de s'asseoir et de réexaminer les traités qui ont défini leurs relations avec le gouvernement depuis des décennies, voire des siècles.

Les politiques internes de l'APN sont «extrêmement difficiles», a reconnu M. Atleo.

Plusieurs chefs voulaient boycotter les pourparlers avec le premier ministre Harper vendredi, puisqu'il ne voulait pas inviter le gouverneur général à la réunion. M. Atleo a toutefois reçu de nombreux messages privés de la part de partisans lui demandant de procéder à la réunion dans tous les cas.