Dépeint par les conservateurs comme une menace pour l'économie s'il prend le pouvoir, Thomas Mulcair convoque les leaders néo-démocrates de partout au pays à Ottawa, mardi, afin de démontrer que son parti agit comme un bon gestionnaire des finances publiques et de l'économie là où il exerce le pouvoir.

Le Nouveau Parti démocratique (NPD) fédéral souhaite tirer profit de l'expérience des gouvernements néo-démocrates provinciaux et renforcer la crédibilité du parti dans le domaine de l'économie avant les prochaines élections fédérales, prévues en 2015, selon des informations obtenues par La Presse.

Le premier ministre du Manitoba, Greg Selinger, au pouvoir depuis 2009 et réélu aux élections de mai 2011, et le premier ministre de la Nouvelle-Écosse, Darrell Dexter, également au pouvoir depuis quatre ans, seront mis à contribution durant cette rencontre. Ils auront l'occasion d'offrir des conseils à Thomas Mulcair et aux autres leaders néo-démocrates qui aspirent à prendre le pouvoir dans d'autres provinces.

Le chef du NPD de la Colombie-Britannique, Adrian Dix, à qui les sondages accordent une bonne longueur d'avance sur Christy Clark et les libéraux à cinq mois des élections provinciales, sera également présent, tout comme la chef du NPD de l'Ontario, Andrea Horwath, leader la plus populaire en Ontario en ce moment. Cette province est actuellement dirigée par un gouvernement libéral minoritaire.

Puisque le Québec n'a pas de NPD provincial, le président du caucus du NPD au Québec, Robert Aubin, représentera la province à cette réunion de travail à laquelle participeront aussi les principaux conseillers des leaders.

En soirée, Thomas Mulcair invitera ses homologues provinciaux à Stornoway, résidence du chef de l'opposition officielle à Ottawa, pour le dîner.

«L'économie est la principale préoccupation des Canadiens. Nous continuons à bâtir notre crédibilité sur ce sujet. Mais les faits demeurent que lorsqu'il est temps de gérer les finances publiques, le NPD a un meilleur bilan au pays au cours des 25 dernières années que le Parti libéral ou le Parti conservateur», a indiqué hier une source néo-démocrate qui a requis l'anonymat.

Champion des excédents budgétaires

Les stratèges néo-démocrates ont préparé un tableau illustrant les déficits et les excédents par province au cours des 30 dernières années de même que le parti politique qui était au pouvoir. Il se trouve que le NPD arrive bon premier de tous les partis politiques. Il a déposé un budget excédentaire dans 46% des années où il exerçait le pouvoir. Le Parti conservateur (en incluant le Parti saskatchewanais) arrive deuxième avec une moyenne de 40% et le Parti libéral, troisième avec 25,7%.

«Le Parti conservateur à Ottawa est celui qui est responsable du plus grand déficit de l'histoire du Canada [56 milliards en 2009-2010] et il continue de prétendre qu'il est un bon gestionnaire des fonds publics. C'est un non-sens et nous allons le démontrer», a soutenu le stratège néo-démocrate.

«Tommy Douglas [premier ministre de la Saskatchewan de 1944 à 1961 et ancien chef du NPD fédéral] a présenté 17 budgets équilibrés consécutifs. Quand les conservateurs tentent d'affubler le NPD de l'étiquette d'un parti dépensier incapable de gérer les fonds publics, l'histoire démontre le contraire à une exception près: le gouvernement de Bob Rae, qui est chef intérimaire du Parti libéral actuellement!», a ajouté le stratège.

L'ancien chef du NPD Jack Layton avait organisé une rencontre similaire en 2008. Thomas Mulcair y avait participé et a décidé, l'automne dernier, de refaire l'exercice maintenant qu'il est à la barre du parti.

Années en surplus budgétaire depuis 1981-1982

NPD: 46,3%

Parti conservateur (et Parti saskatchewanais.): 40,4%

Parti québécois: 28,6%

Parti libéral: 25,7%

Crédit social: 25,0%