Le ministre de la Coopération internationale, Julian Fantino, se défend de vouloir lier l'aide internationale aux objectifs de libre-échange du Canada. Mais en même temps, dit-il, les Canadiens sont en droit de s'attendre à ce que leur gouvernement recherche des occasions où «tout le monde ressort gagnant».

Le ministre a donné quelques détails sur ses intentions quant au virage d'«efficacité» de l'aide internationale qu'il a confirmé il y a quelques semaines. La «responsabilité», l'«efficacité» et la «vision d'entreprise» évoquées par l'ancien chef de police passent entre autres par des partenariats avec des sociétés privées ou des organismes de charité comme la Fondation Bill&Melinda Gates, a-t-il précisé.

Elle passe aussi par la sélection attentive de pays qui bénéficieront de la générosité canadienne: «Nous allons travailler avec des pays qui, certainement, aspirent à la démocratie, respectent les droits de la personne, l'État de droit en place...»

Les exemples de partenariats possibles fournis dans un récent rapport de comité parlementaire (où les conservateurs sont majoritaires) incluent les secteurs de la microfinance, de l'aide à l'envoi de fonds par les diasporas ou de PPP avec des sociétés minières pour la formation de la main-d'oeuvre. Ce dernier type de partenariat fait déjà l'objet de trois projets-pilotes fort controversés à l'ACDI.

Le politicien s'indigne devant les critiques de ses détracteurs. «Nous ne finançons pas les compagnies minières. Ç'a été dit et c'est complètement faux», a-t-il précisé. Il a ensuite lancé: «Nous ne sommes pas une oeuvre de charité. Et s'il y en a qui croient qu'on l'est, on ne le sera plus à l'avenir.»

De lui-même, Julian Fantino évoque la possibilité de coupes éventuelles dans certains programmes - sans donner plus de détail. «Un programme a une date de début et une date de fin, dit-il. Et si on ne reçoit pas les bons résultats, ou les résultats anticipés, nous faisons des ajustements.»