Le premier ministre Stephen Harper estime avoir renforcé le système canadien de contrôle des armes à feu.

Quelques jours après la tragédie de Newtown au Connecticut, M. Harper a cherché à rassurer les Canadiens. Dans une entrevue au réseau TVA, diffusée mardi soir, M. Harper a tenu à rappeler que le système canadien de contrôle des armes à feu est plus sévère que l'américain.

«Et nous ne changerons pas les bases de ce système. Je pense que nous avons renforcé certains éléments,» a-t-il dit.

Pressé de s'expliquer sur la destruction du registre des armes d'épaule, le premier ministre a répété que c'était une promesse faite aux Canadiens.

«Nous avons abandonné le registre des armes d'épaule parce que c'est très coûteux et selon nous, il n'y a pas de bénéfice pour ça», a-t-il tranché.

Il conseille d'ailleurs à Québec de ne pas créer son propre registre vu que, selon lui, «ça ne va pas marcher».

Sur un ton plus personnel, il a confié avoir été touché par la tragédie au Connecticut.

«Comme un père, c'est très difficile de regarder ces images des enfants morts. Pendant cette fin de semaine, finalement, j'ai arrêté de (regarder) ça.»

Vérificateur général et bilinguisme

Au cours de l'entrevue, M. Harper a fait un rare aveu. Il a semblé admettre que ce fut une erreur de nommer un vérificateur général unilingue anglophone.

Il a raconté qu'il y avait un processus pour combler le poste et qu'au terme de ce processus, on lui a proposé le nom de Michael Ferguson.

M. Ferguson s'était engagé à parler le français en moins d'un an. Treize mois après son entrée en poste, il n'est toujours pas bilingue.

«J'avoue que c'est ma responsabilité d'éviter de telles circonstances à l'avenir», a admis M. Harper.

Mais son regret ne s'étend pas au choix des juges de la Cour suprême. Son raisonnement: seule une personne qui est à la tête d'une institution fédérale doit être bilingue.

«Est-ce que le juge en chef de la Cour suprême devrait être bilingue? Absolument. Est-ce que c'est nécessaire pour chaque juge? Je pense que ce n'est pas nécessaire», a-t-il conclu.

Et M. Harper se voit comme un grand défenseur de la langue française.

«Comme premier ministre, j'ai donné plus de place personnellement au français que n'importe quel premier ministre dans l'histoire de ce pays», a-t-il insisté.