La réforme proposée au régime de pensions des députés et des sénateurs a été retirée du projet de loi omnibus du ministre des Finances Jim Flaherty, vendredi, avant d'être adoptée à toute vapeur par la Chambre des communes et renvoyée au Sénat pour son approbation.

Le gouvernement Harper a ainsi fait une première concession aux partis de l'opposition, qui ont vertement dénoncé le dernier projet de loi «mammouth» du ministre des Finances destiné à mettre en oeuvre d'autres mesures du budget déposé en mars.

En vertu de cette réforme, les députés, sénateurs et employés de l'État paieront 50% des cotisations à leur régime de retraite d'ici 2017, tandis que les contribuables paieront l'autre moitié.

À l'heure actuelle, la contribution des parlementaires n'est que de 14% et celle des fonctionnaires, de 37%. En outre, les députés élus après les prochaines élections prévues en 2015 ne pourront empocher leur pension qu'à partir de 65 ans, comparativement à 55 ans en ce moment. Les cotisations des députés, qui sont de 11 000$ aujourd'hui, passeront progressivement à près de 39 000$ d'ici cinq ans. Cette réforme permettra aux contribuables d'économiser 2,6 milliards de dollars durant cette période et près de 700 millions de dollars par année par la suite.

Cette concession du gouvernement Harper a été bien accueillie par le Nouveau Parti démocratique (NPD) et le Parti libéral, mais les partis de l'opposition ont continué à réclamer que le fameux projet de loi de 453 pages soit divisé afin qu'ils puissent l'étudier convenablement.

Le projet de loi C-45 propose aussi qu'Ottawa cesse de régir la construction sur des dizaines de milliers de lacs et de rivières du pays, de soustraire la construction du futur pont Detroit-Windsor de toute évaluation environnementale, d'abolir l'organisme responsable d'établir une caisse autonome de l'assurance-emploi et d'éliminer le Conseil de contrôle des renseignements relatifs aux matières dangereuses, entre autres.

«Ce projet de loi met en danger les milieux humides, les lacs et les rivières de notre pays. C'est pour faire des cadeaux à ceux qui veulent faire passer des pipelines sans étudier les conséquences. S'ils étaient fiers de ces changements, ils diviseraient le projet de loi et le Comité permanent de l'environnement ferait son travail. Le gouvernement doit être flexible. Il l'a montré sur les pensions. Pourquoi ne faudrait-il pas diviser les autres choses?», a lancé vendredi aux Communes le leader parlementaire du NPD, Nathan Cullen.

Le ministre des Affaires étrangères, John Baird, a rétorqué que les mesures contenues dans le projet de loi omnibus étaient connues depuis le dernier budget. «Notre but est de protéger le transport dans nos rivières et dans nos lacs, partout au Canada, et d'encourager aussi la croissance économique. C'est notre but et on a déjà vu la création de plus de 800 000 nouveaux emplois. C'est bon pour tout le Canada, ça», a-t-il dit.