Si Stephen Harper trouve qu'il a bien fait de venir à Kinshasa, il espère néanmoins que le prochain Sommet de la Francophonie se tiendra dans un pays démocratique.

Alors que s'achève le grand rendez-vous des pays qui ont le français comme langue commune, le premier ministre canadien a confié dimanche qu'il avait choisi d'y participer d'abord avec certaines réserves, mais que cela avait finalement «valu la peine».

Car sa visite lui a permis de rencontrer des gens de la société civile qui font vraiment changer les choses en République démocratique du Congo, a-t-il précisé.

«Ce qui m'a le plus frappé n'était pas ce qu'ils ont dit en particulier, mais évidemment le courage dont tous ces gens ont fait preuve, en menant leur cause, en exprimant leur opposition à un endroit où ce n'est évidemment pas facile de le faire», a-t-il expliqué en point de presse.

Selon lui, personne ne doute de la clarté de la position canadienne, soit que les ratés du processus électoral ayant mené Joseph Kabila à la tête de la RDC étaient «complètement inacceptables», tout comme les abus commis sur le plan des droits de la personne.

Il a toutefois dit souhaiter que les sommets futurs ne soient pas hébergés par de tels pays. «J'espère que, à l'avenir, la Francophonie et les autres organisations majeures vont décider de tenir un sommet seulement dans des pays avec des normes démocratiques.»

Il a d'ailleurs déjà menacé de ne pas se rendre au Sri Lanka pour la prochaine rencontre du Commonwealth, à moins que le pays respecte davantage les droits de la personne.

La décision de tenir le 14e Sommet de la Francophonie en RDC avait été prise avant les élections controversées de décembre dernier, pour lesquelles Joseph Kabila a été proclamé vainqueur.

À la demande «pressante» du premier ministre de la RDC, Augustin Matata Ponyo, M. Harper a accepté un entretien privé avec lui dimanche, peu avant la clôture du Sommet. Selon l'entourage du chef conservateur, il aurait «réitéré la profonde préoccupation du Canada», notamment à l'égard des faiblesses de la gouvernance et des violences sexuelles perpétrées surtout dans la région du Kivu.

M. Harper aurait aussi insisté «sur la nécessité d'améliorer le climat des affaires en RDC, surtout dans le secteur des ressources naturelles». Il a de fait annoncé l'octroi 20 millions $ sur quatre ans pour le soutien à la transparence des industries extractives, une façon d'encourager a gestion responsable des ressources naturelles.