La première ministre Pauline Marois a préféré «laisser intervenir Ottawa» sur un enjeu important du 14e Sommet de la Francophonie: la place de l'Afrique au sein du conseil de sécurité des Nations unies. Ottawa s'est opposé à ce que la Francophonie plaide pour attribuer au continent africain un siège permanent. Il a eu gain de cause.

Dans la déclaration finale du Sommet, la Francophonie ne recommande pas que l'Afrique obtienne un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies. Et pourtant, la France est favorable à l'idée.

«L'indispensable réforme du Conseil de sécurité des Nations unies doit donner aux pays africains toute leur place», se contente-t-on de mentionner. Les membres «prennent note» du consensus africain sur l'obtention d'un siège permanent.

Avant son départ pour Kinshasa, Pauline Marois avait confié à La Presse qu'elle est «sympathique à l'idée» d'un siège permanent pour l'Afrique. Mais «je n'ai pas l'intention de faire d'esclandre sur cette question».

Dans les faits, elle n'a pas dit un mot. «Sur cette question, nous avons laissé le Canada intervenir. Nous nous prononçons généralement sur pas mal toutes les questions. Mais sur celle-là, nous n'en avons pas débattu et nous n'avons donc pas pris positon», a-t-elle expliqué en conférence de presse. Soulignons que la Francophonie est l'une des rares instances internationales où le Québec peut parler de sa propre voix.

Selon le ministre des Relations internationales, Jean-François Lisée, «la position canadienne était froide pour dire le moins sur les sièges permanents».

«Les pays africains ont accepté une formulation qui était plus large pour éviter un clash avec le Canada. Nous n'avons pas voulu aller plus loin que ce que nos collègues africains désiraient faire eux-mêmes», a-t-il expliqué.

Pauline Marois s'est dit «très satisfaite» de sa participation au Sommet de la Francophonie, qui a pris fin dimanche. «Nos résultats sont au-delà de nos espérances», a-t-elle lancé. C'était sa première mission officielle depuis son élection.

Pauline Marois a salué l'adoption d'une politique de défense et de promotion du français dans le monde. Elle est intervenue sur le sujet dans une séance à huis clos dimanche.

La première ministre entend augmenter la contribution du Québec à l'Organisation internationale de la Francophonie. Elle veut faire de l'Afrique «un élément important de la politique internationale du Québec».

Lundi, elle aura une rencontre très attendue avec le président français François Hollande, à L'Élysée.