Stephen Harper a pris ses distances par rapport à Robert Abdallah, hier, pressé par l'opposition d'expliquer les liens entre son gouvernement et cette figure controversée de la commission Charbonneau.

«M. Abdallah n'était jamais un employé ou un agent du gouvernement du Canada pour cette position, a déclaré Stephen Harper hier. Il était proposé par la Ville de Montréal, où il était directeur général [...]. Et nous avons appuyé la nomination de la Ville elle-même.»

Il y a cinq ans, lorsque le Port de Montréal cherchait un nouveau président, l'attaché de presse du premier ministre Harper, Dimitri Soudas, avait fait savoir à des membres du conseil d'administration que le choix de son patron était Robert Abdallah. La Ville de Montréal faisait des pressions dans le même sens.

Au cours de la dernière campagne électorale fédérale, des enregistrements ont été déposés sur YouTube dans lesquels on pouvait entendre les entrepreneurs en construction Bernard Poulin et Tony Accurso discuter au téléphone du besoin de faire nommer M. Abdallah à ce poste, et de passer par M. Soudas pour y parvenir. L'intermédiaire entre les trois hommes, selon ces conversations, était le sénateur montréalais Léo Housakos.

Or, les récentes allégations faites à la commission Charbonneau à l'égard de Robert Abdallah ont relancé ces événements au premier plan. Le député Alexandre Boulerice a posé plusieurs questions à ce sujet au gouvernement depuis le début de la semaine. Mais les troupes de Stephen Harper ont pris soin de ne pas répondre à la question principale: pourquoi avoir fait une telle recommandation?

À plusieurs reprises lors de la période de questions, hier, le député conservateur Pierre Poilievre est allé jusqu'à presser en anglais son adversaire néo-démocrate Alexandre Boulerice de proclamer son amour pour le Canada, plutôt que de répondre à ses questions. M. Boulerice a contribué financièrement à la formation souverainiste Québec solidaire dans le passé.

«Si vraiment ils n'avaient rien à se reprocher et rien à cacher, on aurait des réponses franches et claires», a lancé M. Boulerice.