Le partage de certaines ambassades entre le Canada et le Royaume-Uni n'est qu'une simple entente «administrative», selon le gouvernement de Stephen Harper, ce qui n'empêche pas l'opposition de craindre qu'Ottawa abdique ainsi une partie de sa souveraineté.

Le ministre des Affaires étrangères du Canada, John Baird, et son homologue britannique, William Hague, ont annoncé lundi un plan visant à diminuer les coûts de leurs délégations à l'étranger en partageant certains locaux.

Le Canada étendra ainsi sa portée diplomatique en s'impliquant dans des pays où il est absent et vice-versa.

Le ministre Baird a cité en exemple le cas de l'ambassade canadienne en Haïti, qui accueillera des diplomates du Royaume-Uni, parce que ce dernier n'y détient pas de bureaux. En échange, les Britanniques feront preuve de la même hospitalité en Birmanie.

Mais plusieurs questions restent en suspens. Dans combien de pays se fera une telle colocation? Combien de drapeaux flotteront devant les édifices? C'est précisément ce flou qui agace les partis d'opposition.

Le Canada partage déjà des services diplomatiques et consulaires avec d'autres pays. L'Australie, par exemple, offre son soutien aux ressortissants canadiens dans certains États du Sud-Est asiatique. Plus récemment, le ministre italien des Affaires étrangères, Giulio Terzi, a indiqué que l'Italie prendrait le relais des intérêts canadiens en Iran après la décision d'Ottawa de fermer son ambassade à Téhéran.