Le chef du NPD, Thomas Mulcair, juge «honteux» que le premier ministre Stephen Harper écarte l'idée de rencontrer ses homologues provinciaux dans le cadre du sommet économique national qu'ils organiseront à Halifax en novembre.

Ce sommet a été annoncé en juillet à l'occasion de la dernière réunion du Conseil de la fédération. Les premiers ministres des provinces estiment qu'il est «urgent que le premier ministre du Canada se joigne à eux» afin de faire le point sur la situation économique ainsi que l'état de l'économie mondiale et ses «effets sur la vie quotidienne des Canadiens».

Stephen Harper avait déjà décliné l'invitation cet été. Le NPD est revenu à la charge hier en déposant une motion à la Chambre des communes, le pressant d'accepter cette demande des premiers ministres. La réponse de M. Harper a été la même, hier, au grand dam du NPD.

«Il a assisté à une seule réunion des premiers ministres depuis qu'il est là. C'est honteux. À ce moment précis, avec tout ce qu'on a sur la table en termes de difficultés financières au Canada, s'absenter et laisser la chaise du premier ministre du Canada vide est carrément honteux», a renchéri Thomas Mulcair, hier.

«Il devrait être là. Il devrait travailler avec eux. Notre devise, c'est : travaillons ensemble. La devise de Stephen Harper, c'est :

après moi, le déluge. C'est lui qui a raison sur tout», a ajouté le chef du NPD.

À la Chambre des communes, M. Harper a soutenu qu'il a rencontré ou a discuté avec les premiers ministres provinciaux 250 fois depuis son arrivée au pouvoir en 2006. «Nous rencontrons non seulement les premiers ministres, mais aussi d'autres Canadiens pour discuter de l'économie régulièrement», a affirmé le chef conservateur.

M. Harper n'a jamais vraiment caché son scepticisme quant à l'utilité des rencontres au sommet avec ses homologues des provinces. Celles-ci ressemblent souvent à une séance de défoulement des provinces contre le gouvernement fédéral.

«Est-ce que ces grandes rencontres sont vraiment la meilleure façon d'obtenir des résultats?», a-t-on fait valoir hier dans les rangs conservateurs.

Dès le début de la session parlementaire, hier, le NPD a accusé le gouvernement Harper de présenter un piètre bilan sur le plan économique. L'opposition a, durant la période de questions, cité en exemple les pertes d'emplois dans le secteur manufacturier et le déficit commercial croissant. Mais les conservateurs ont rétorqué que le Canada se tire beaucoup mieux d'affaire que la grande majorité des pays industrialisés, grâce aux politiques économiques du gouvernement de M. Harper.