Le premier ministre Stephen Harper a averti ses troupes, lundi à l'occasion d'un caucus marquant la rentrée parlementaire, que le généreux régime de pension des députés serait revu à la baisse.

Le gouvernement conservateur compte augmenter de manière substantielle les cotisations des députés à leur régime de pension, longtemps critiqué par les contribuables en raison de sa générosité et de ses coûts importants pour l'État.

Les changements envisagés feraient passer la part de la contribution des députés de 14% à 50% d'ici à 2016, ce qui permettrait d'aligner le régime sur ce qui existe dans le secteur privé, a appris La Presse.

Ces changements seront vraisemblablement contenus dans le projet de loi omnibus visant à mettre en oeuvre d'autres éléments du budget du printemps dernier. Ce projet de loi «mammouth», comme se plaisent à l'appeler les partis de l'opposition, sera déposé dans les prochaines semaines et contiendrait aussi des changements au régime de retraite des fonctionnaires. La part de leur contribution passerait de 40% à 50%.

À l'heure actuelle, un député doit siéger au moins six ans à la Chambre des communes pour avoir droit à une pension à vie à partir de l'âge de 55 ans. Ces critères pourraient aussi être modifiés. Selon nos sources, l'âge d'admissibilité serait porté à 65 ans, également d'ici à 2016. Les députés actuels pourraient quand même recevoir leur pension à partir de 55 ans. Résultat: les changements toucheront donc grandement les députés qui seront élus aux prochain scrutin, prévu en 2015.

Les sénateurs seront aussi touchés par ces changements.

«Nous devons faire notre part. Nous n'avons pas le choix. Nous avons promis de le faire et nous allons respecter notre engagement», résume-t-on dans les rangs conservateurs.

Interrogé à ce sujet, hier, avant son entrée à la Chambre des communes, le ministre des Finances Jim Flaherty a affirmé qu'il appuie les changements: «C'est un enjeu important. Les Canadiens s'attendent à ce que nous modifiions le régime.»

Le président du Conseil du Trésor, Tony Clement, s'est montré avare de commentaires. Il a affirmé que le gouvernement n'avait pas encore arrêté sa décision sur les changements à venir.

En privé, on reconnaît dans les rangs conservateurs que le gouvernement ne peut pas repousser cette réforme compte tenu des changements qu'il a imposés au programme de sécurité de la vieillesse.

Dans le dernier budget, le gouvernement Harper a annoncé que l'âge de l'admissibilité au programme de sécurité de la vieillesse passera graduellement de 65 à 67 ans à partir du 1er avril 2023. Le nouvel âge d'admissibilité sera en vigueur en 2029. Les Canadiens âgés de 54 ans ou plus au 31 mars ne seront pas touchés par cette réforme.