Ottawa doit s'attendre à tout de la part de l'Iran après avoir décidé d'expulser du territoire canadien les représentants de ce pays et ordonné la fermeture de l'ambassade canadienne à Téhéran.

C'est ce qu'a indiqué dimanche Stephen Harper, à la sortie du sommet de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC). La rencontre, au cours de laquelle l'attention a été portée sur le Moyen-Orient plutôt que sur la zone Pacifique, s'est conclue par la signature d'une entente économique.

«Rien ne me surprendrait. C'est justement pourquoi notre personnel en poste là-bas ne doit plus y être», a affirmé le premier ministre Harper au cours d'un point de presse.

«Est-ce que je m'attends à des actions spécifiques? Non, pas nécessairement. Mais comme je l'ai dit, nous devrions tous savoir que ce régime n'a aucune limite.»

Après l'annonce de la décision d'Ottawa, vendredi, un parlementaire iranien a prédit que Téhéran aurait une réponse ferme à l'affront canadien, alors qu'un porte-parole de la diplomatie nationale a qualifié le gouvernement Harper d'hostile et de raciste, a rapporté une agence de presse locale.

En faisant un geste «non professionnel, inhabituel et injustifiable» comme il l'a fait, le Canada joue le jeu d'Israël et de la Grande-Bretagne, aurait ajouté le porte-parole.

La veille, dans le dossier syrien, après une discussion d'une heure, Stephen Harper et le président russe Vladimir Poutine se sont essentiellement «entendus sur le fait qu'ils ne s'entendent pas». Moscou a été l'un des principaux soutiens du régime syrien de Bachar al-Assad et s'oppose maintenant à toute intervention étrangère dans le pays. Ottawa se classe parmi les plus vifs détracteurs de Damas.

Les deux pays n'ont pas modifié d'un poil leurs positions respectives.

Négociations commerciales

Alors que les yeux des médias ont été fixés toute la fin de semaine sur les dossiers syrien et iranien, le sommet de l'APEC a aussi permis au Canada de conclure une entente commerciale avec le géant chinois. L'accord vise à «promouvoir et protéger» les investissements entre les deux pays.

«Notre gouvernement veut créer les bonnes conditions pour que les entreprises canadiennes puissent être compétitives sur la scène mondiale», a affirmé Stephen Harper, en marge du sommet. «Cette entente avec la Chine, deuxième économie en importance sur la planète, protégera de façon plus solide les investissements canadiens dans ce pays et créera des emplois et de la croissance économique au Canada.» L'entente commerciale doit être approuvée par la Chambre des communes avant d'entrer en vigueur.

Stephen Harper a aussi affirmé que d'autres négociations avaient évolué pendant le sommet.

«Nous négocions avec le Partenariat transpacifique, nous avons commencé des discussions exploratoires avec la Thaïlande et nous avons entrepris de négocier des accords de libre-échange avec le Japon et la Corée du Sud», a-t-il annoncé dans un communiqué.

- Avec La Presse Canadienne et CBC