Le premier ministre canadien, Stephen Harper, a annoncé vendredi la nomination de cinq nouveaux sénateurs conservateurs.

L'économiste Diane Bellemare est nommée pour le Québec. Elle obtient le siège laissé vacant par le conservateur David Angus.

Mme Bellemare a été candidate de l'ADQ aux élections de 2003 et de 2008. Elle occupé des postes de direction au Conseil du patronat du Québec et été conseillère économique du chef de l'ADQ Mario Dumont.

Le premier ministre Harper a l'habitude de puiser dans l'ancien parti de M. Dumont pour pourvoir des postes vacants au Sénat. Léo Housakos et Claude Carignan,entre autres, sont issus de la mouvance adéquiste.

Tobias C. Enverga, gestionnaire de projets à la Banque de Montréal, et le juge de la citoyenneté Thanh Hai Ngo seront représentants de l'Ontario.

L'avocat Thomas Johnson McInnis occupera un siège de la Nouvelle-Écosse et l'avocat Paul E. McIntyre, du Nouveau-Brunswick.

«C'est un plaisir d'annoncer la nomination de ces cinq éminents Canadiens au Sénat du Canada, a déclaré Harper, actuellement au sommet de l'APEC en Russie, dans un communiqué. Leur vaste expérience et leur dévouement envers la communauté rendront cette institution plus solide et profiteront à l'ensemble du pays.»

Stephen Harper avait provoqué un tollé l'an dernier en nommant au Sénat trois conservateurs qui avaient été défaits aux élections générales du 2 mai 2011. Il s'agissait de l'ancienne ministre des Affaires intergouvernementales, Josée Verner, défaite dans la région de Québec, de Larry Smith et de Fabian Manning.

Il avait alors tenté de calmer le jeu en réitérant sa promesse que tous les sénateurs nommés depuis 2008 seraient assujettis à un mandat maximal de huit ans. Cela fait partie d'une série de réformes que le gouvernement Harper a proposées dans les dernières années, mais qui n'ont jamais été adoptées.

51 nominations

Le NPD, qui prône l'abolition du Sénat, a vivement critiqué le premier ministre Harper pour cette nouvelle nomination, et souligné qu'il s'agissait de sa 51e depuis qu'il a pris le pouvoir en 2006.

« En 2004, Stephen Harper avait (...) dit : 'Je ne nommerai pas de sénateurs. Il est essentiel que les personnes qui siègent au Parlement soient élues par les gens qu'elles représentent' », ont fait remarquer les faiseurs d'image du parti. Or, « Stephen Harper pourrait nommer 14 sénateurs de plus avant les prochaines élections, ce qui porterait le total de ses nominations à 65, le plaçant tout juste derrière Jean Chrétien qui avait procédé à 75 nominations partisanes à la Chambre haute », ont-ils ajouté.

Dans son communiqué, le bureau du premier ministre a noté que les cinq nouveaux sénateurs s'étaient «engagés à appuyer le gouvernement dans ses efforts visant à rendre le Sénat plus démocratique et plus responsable, notamment en limitant la durée du mandat des sénateurs et en incitant les provinces et les territoires à établir un processus démocratique pour la sélection des candidats devant être nommés au Sénat».

- Avec la Presse Canadienne