Au moment même où le premier ministre Stephen Harper poursuit son périple dans les grands espaces du Nord canadien, le Nouveau Parti démocratique (NPD) et l'Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC) déplorent la fermeture hâtive des sites historiques et la fin précipitée des visites guidées le 2 septembre prochain.

Les lieux historiques avaient l'habitude de fermer à l'Action de grâce, vers la mi-octobre, mais cette date a été devancée par le gouvernement conservateur afin de réduire les coûts d'exploitation. Pour la même raison, les visites guidées cesseront le 2 septembre, les animateurs se faisant remplacer par des panneaux explicatifs.

À l'AFPC, la vice-présidente régionale pour le Québec, Magali Picard, estime que près de la moitié des employés de ces sites - historiens, chercheurs et biologistes, entre autres - perdront leur emploi. Elle affirme que 55 des 85 employés de la région de Québec ont reçu des lettres de licenciement.

Mme Picard redoute les intentions du gouvernement Harper, qui prévoit selon elle la fermeture complète des lieux historiques dans quelques années.

Elle dénonce la décision du fédéral de fermer les sites au moment de la rentrée scolaire et de ne rouvrir ceux-ci qu'une fois les élèves en vacances d'été, car la diminution de l'achalandage dû aux visites scolaires mènera à une importante baisse de fréquentation de ces endroits.

La porte-parole adjointe du NPD en matière d'environnement, Anne Minh Thu Quach, s'inquiète également de l'impact négatif de la décision gouvernementale sur la culture et l'éducation.

Au dire de cette ancienne enseignante, les lieux historiques sont une «occasion en or» pour les jeunes d'apprendre leur histoire sur place et, donc, d'une manière beaucoup plus efficace à son avis.

Elle soutient que le gouvernement conservateur tient un double discours, car pendant que M. Harper se «promène dans les parcs nationaux» dans le cadre de sa tournée dans le Grand Nord, il «met la clé dans la porte des lieux historiques».

La députée néo-démocrate peine par ailleurs à estimer le nombre d'employés concernés par les mises à pied, car elle dit se buter à ce qu'elle qualifie d'un «manque de transparence» de la part du gouvernement Harper, qui n'a toujours pas chiffré l'impact de ces compressions.