La première ministre de la Colombie-Britannique, Christy Clark, a refusé vendredi de se joindre à ses homologues pour plancher sur une stratégie énergétique nationale, plaidant que le conflit opposant sa province à l'Alberta concernant l'oléoduc Northern Gateway doit être résolu avant qu'elle ne s'engage.

Mme Clark a quitté la table du Conseil de la fédération, qui s'est terminé vendredi à Halifax, pour faire cette annonce. Pendant ce temps, les premiers ministres provinciaux et territoriaux tentaient de concocter une stratégie pancanadienne en matière d'énergie avant de donner leur conférence de presse finale.

La dirigeante a affirmé qu'elle ne pouvait avaliser une telle entente avant qu'Edmonton et Ottawa ne s'entendent sur la façon dont la Colombie-Britannique pourrait être indemnisée en échange d'un droit de passage.

L'oléoduc Northern Gateway, un projet de 6 milliards $ d'Enbridge, servirait au transport du brut destiné au marché asiatique à partir de l'Alberta jusqu'à la côte britanno-colombienne.

«La Colombie-Britannique ne participera à aucune de ces discussions tant que nous n'aurons pas constaté de progrès à l'effet que nos demandes sur le transport de pétrole lourd seront respectées», a lancé Christy Clark lors d'un point de presse organisé à la hâte.

«Ce n'est pas une stratégie nationale si la Colombie-Britannique n'a pas signé», a-t-elle tranché.

Le bras de fer entre Christy Clark et son homologue albertaine, Alison Redford, se poursuit. Les deux dirigeantes ne sont pas du tout sur la même longueur d'ondes sur la question du partage des bénéfices associés à ce projet d'envergure.

La première ministre britanno-colombienne a indiqué que les deux parties devaient se parler avant qu'il ne se mette en branle.

Selon Christy Clark, la Colombie-Britannique court un trop grand risque de déversements de pétrole potentiels, tout en recevant seulement huit pour cent d'avantages fiscaux.

Une «discussion très franche» a eu lieu vendredi matin entre les deux dirigeantes, a signalé Mme Clark, sans toutefois donner plus de détails sur la teneur des échanges et sans dévoiler si d'autres rencontres sont prévues.

De son côté, Alison Redford a souligné qu'elle ne voyait aucune utilité à mener des discussions puisque le projet d'oléoduc est privé et que la province voisine doit décider elle-même comment elle pourrait en tirer davantage profit.

À la conférence de presse de clôture du Conseil de la fédération, la première ministre albertaine a affirmé qu'elle n'était pas préoccupée outre mesure de l'absence d'unanimité sur la question de la stratégie énergétique nationale.

«Je ne pense pas que nous devrions nous plaindre du fait que nous n'y sommes pas encore arrivés», a fait valoir Mme Redford.

«En fait, je pense que nous devrions nous réjouir du fait que pratiquement tous les premiers ministres du pays ont discuté ensemble du fait qu'il était nécessaire de s'unir et de parler des mesures à mettre en oeuvre pour assurer la croissance de l'économie de l'énergie au Canada», a-t-elle conclu.