L'armée canadienne prépare des plans de contingence si jamais le gouvernement Harper décide de se joindre à une intervention internationale dans le cadre de la crise syrienne.

Des sources du milieu de la Défense affirment que les travaux en ce sens ont débuté récemment lorsqu'il est devenu évident que les efforts de paix onusiens ne donnaient pas les résultats escomptés et que les observateurs non armés avaient suspendu leurs patrouilles dans le cadre d'une escalade de la violence.

Ces sources ont précisé que cet effort s'inscrivait dans le cadre normal de la planification militaire, n'était pas le résultat d'une demande gouvernementale, et était destiné à donner au cabinet «une série d'options en fonction des circonstances internationales».

Un vaste éventail de scénarios font l'objet d'une étude, a indiqué un officier de haut niveau de la Défense nationale à La Presse Canadienne.

Une autre source a indiqué que les différents commandements n'avaient pas reçu l'ordre d'identifier les unités en vue de leur inclusion dans une éventuelle mission.

La vitesse à laquelle les événements progressent pourrait être un facteur de complication, notamment avec le déploiement de deux navires d'assaut amphibies russes et de 1000 marines russes pour défendre la base russe du port syrien de Tartus, et une proposition de la Croix-Rouge pour évacuer les blessés de la ville assiégée de Homs.

La France a proposé une zone d'exclusion aérienne surveillée par les Nations unies, et le major-général à la retraite Lew MacKenzie a laissé entendre qu'une participation à ce projet était presque certainement l'une des options que le Canada pourrait envisager.

Il a toutefois précisé que le Canada devrait soutenir une zone d'exclusion aérienne traditionnelle, et non pas une mission similaire à celle en Libye, où des avions de combat de l'OTAN ont élargi le mandat onusien pour renverser Mouammar Kadhafi avec des attaques contre ses centres de commandement, ses batteries de missiles et ses véhicules blindés.

«Ce serait malheureux, parce que c'est ce qui a déplu aux Chinois et aux Russes, ce qui explique en partie la situation dans laquelle nous nous trouvons», a dit M. MacKenzie.

Ces deux puissances mondiales ont estimé que l'OTAN avait outrepassé son mandat en Libye.

Pékin et Moscou ont bloqué à répétition des tentatives des Nations unies de gérer la crise syrienne, incluant l'usage de leur veto contre une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU demandant au président syrien Bachar el-Assad de démissionner.

Selon certaines informations, la zone d'exclusion aérienne voulue par la France serait la première étape pour acheminer de l'aide humanitaire.