Des centaines de professionnels de la santé se sont rendus lundi sur la colline parlementaire à Ottawa afin de protester contre la décision du gouvernement de réformer son programme de santé intérimaire pour les réfugiés.

Actuellement, le programme offre une couverture de base aux réfugiés qui ne sont pas encore pris en charge par un régime d'assurance-maladie provincial ou territorial, ainsi qu'une couverture supplémentaire comprenant notamment des médicaments et des soins dentaires.

À compter du 30 juin, la couverture supplémentaire sera abolie. Les réfugiés qui auront besoin de soins qui ne sont plus couverts pourront toutefois être traités en cas d'urgence ou si leur maladie représente un danger pour la santé et la sécurité publiques.

Le gouvernement conservateur prévoit que cette modification lui permettra d'économiser 20 millions $ par an pendant les cinq prochaines années.

Mais l'argent n'est pas la seule raison derrière cette refonte: les conservateurs estiment que la couverture présentement fournie aux réfugiés en vertu du programme est plus étendue que celle dont bénéficient la plupart des Canadiens.

Le ministre de l'Immigration, Jason Kenney, a déclaré devant un comité sénatorial chargé d'examiner la nouvelle législation sur les réfugiés que la réforme du programme visait à assurer une plus grande équité en matière de soins de santé au pays.

Les conservateurs ont aussi avancé que la générosité du programme attirait de faux réfugiés, une affirmation réfutée par l'un des médecins présents à la manifestation devant le Parlement, lundi. La Dre Parisa Rezaiefar, qui a fui l'Iran il y a plus de 20 ans, a expliqué que les réfugiés quittaient leur pays pour survivre et qu'ils n'avaient souvent pas la possibilité de choisir leur destination.

«Le programme fédéral de santé intérimaire n'est pas une oeuvre de bienfaisance», a lancé la Dre Rezaiefar aux quelque 200 personnes réunies sous le soleil de midi. «C'est un investissement.»