Des pourparlers cruciaux débutent lundi à Moscou sur le programme nucléaire iranien, et Ottawa souhaite que les puissances mondiales fassent preuve de fermeté à l'égard de l'Iran. Si bien que le ministre des Affaires étrangères, John Baird, a multiplié les rencontres diplomatiques au cours des dernières heures en vue de ce rendez-vous.

M. Baird a rencontré les émissaires de chaque pays du groupe dit «P5"1», hier. Le groupe comprend les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies (États-Unis, France, Grande-Bretagne, Chine et Russie), ainsi que l'Allemagne.

Le Canada ne prendra pas part aux pourparlers, mais il les suivra de près, indique-t-on au bureau du ministre Baird. D'où la décision de rencontrer des émissaires des participants. «Le ministre a affirmé clairement que l'Iran ne devrait pas être récompensé simplement parce qu'il se présente à la rencontre, et que ces pourparlers ne doivent pas lui servir de tactique dilatoire», a indiqué le porte-parole du ministre, Rick Roth.

Le gouvernement Harper est partisan de la ligne dure à l'égard de Téhéran, soupçonné de se servir de son programme nucléaire pour développer des armes de destruction massive. Ottawa s'est joint aux États-Unis et à la Grande-Bretagne pour imposer des sanctions économiques au pays.

Ouverture

À Téhéran, hier, le Parlement iranien a maintenu que le pays ne renoncera pas à ses droits en matière de nucléaire. Mais il a montré une ouverture à négocier l'épineuse question du plafonnement de l'enrichissement de l'uranium.

L'Iran dit devoir enrichir ce carburant à 3,5% pour alimenter sa centrale nucléaire, et à 20% pour produire des isotopes médicaux. Or, les puissances occidentales craignent que les stocks d'uranium enrichi à 20% puissent l'être encore davantage, ce qui permettrait la construction des bombes.

Lors de la dernière rencontre entre l'Iran et le P5"1, les Six avaient proposé à Téhéran de plafonner l'enrichissement de l'uranium en retour d'une coopération accrue pour la production d'énergie nucléaire. L'Iran a rejeté l'offre, et il a fallu des négociations de dernière minute pour que les parties conviennent d'une nouvelle réunion.

La rencontre de Moscou aura lieu deux semaines avant l'entrée en vigueur d'un embargo de l'Union européenne sur les importations de pétrole iranien.