Le chef libéral Bob Rae accuse le Parti conservateur d'avoir mené une campagne téléphonique dans la circonscription d'Etobicoke-Centre, ce week-end, accusant les libéraux de vouloir «renverser» les élections. Une vague d'appels qui survient deux semaines après qu'un tribunal ontarien eut annulé les résultats du scrutin.

Le candidat libéral dans cette circonscription torontoise, Borys Wrzesnewskyj, a perdu par 26 votes face au conservateur Ted Opitz le 2 mai dernier. Il a contesté le résultat du scrutin devant la Cour supérieure de l'Ontario.

Au soutien de sa requête, M. Wrzesnewskyj a soutenu que des électeurs qui n'avaient pas le droit de vote ont réussi à voter, ce qui a contribué à sa défaite. Le tribunal a retenu ses arguments, sans toutefois blâmer le Parti conservateur qui a remporté le scrutin.

M. Opitz a fait appel de la décision devant la Cour suprême.

Le plus haut tribunal du pays n'a pas encore entendu la cause. Mais selon les libéraux, la machine conservatrice est déjà en branle.

Des citoyens d'Etobicoke-Centre ont en effet reçu des appels automatisés, les prévenant que le candidat libéral tentait de «renverser» l'élection, affirmant que leur vote serait «volé» par un tribunal.

Cette tactique est «inacceptable» aux yeux du chef libéral, Bob Rae. Il s'insurge contre la vague d'appels, qui survient avant même que la Cour suprême ait entendu la cause.

«Ce n'est pas seulement une attaque politique, a dénoncé M. Rae. C'est une attaque directe contre les cours du Canada. C'est une décision d'un juge. C'est un juge qui a décidé qu'il faut y avoir une autre élection.»

À la Chambre des communes, le ministre de l'Immigration, Jason Kenney, a défendu la stratégie de son parti.

«Le Parti conservateur, comme tout autre parti, a le droit de communiquer directement avec des électeurs sur des dossiers d'intérêt public, a-t-il déclaré. Et nous ne permettrons pas au parti du scandale des commandites, qui doivent toujours 40 millions aux contribuables canadiens, de nous donner des leçons.»

Le porte-parole du Parti conservateur, Fred DeLorey, n'avait pas rappelé La Presse au moment d'écrire ces lignes.