Un député conservateur de la Colombie-Britannique s'est dit prêt à voter contre son propre gouvernement sur le projet de loi sur le budget, avant de changer son fusil d'épaule 24 heures plus tard.

Lors d'une assemblée tenue dans sa circonscription de Kootenay-Columbia, David Wilks a affirmé à ses concitoyens qu'il votera contre le controversé projet de loi, à condition que 12 autres députés conservateurs lui emboîtent le pas.

Dans une vidéo de l'assemblée, mise en ligne par le magazine Maclean's, on entend une citoyenne questionner M. Wilks sur l'opportunité de modifier une soixantaine de lois d'un trait législatif. Le projet de loi de plus de 400 pages prévoit en outre une refonte des lois environnementales ainsi que des changements aux pensions de retraite et à l'Assurance-Emploi.

« Je crois que vous trouverez un barrage de conservateurs qui partagent vos préoccupations, et je suis l'un d'eux », répond M. Wilks.

Malheureusement, un simple député d'arrière-ban ne peut faire une différence à lui seul, poursuit M. Wilks. Il doit se soumettre à la ligne de parti pour le vote sur le budget.

Interrogé par un citoyen sur la possibilité qu'il défie la ligne de parti, M. Wilks affirme : « Si vous voulez que je siège comme indépendant, je le ferai. »

Appui sans réserve

David Wilks a rectifié le tir moins de 24 heures après la publication de ses propos dans le Revelstoke Times Review. Dans une déclaration écrite publiée mercredi matin, le député dit appuyer sans réserve le projet de loi déposé le 29 mars par le ministre des Finances Jim Flaherty.

« Je souhaite préciser ma position à l'égard du projet de loi C-38, Loi sur l'emploi, la croissance économique et la prospérité à long terme, écrit-il. J'appuie ce projet de loi ainsi que les mesures relatives aux emplois et la croissance économique qu'il entraînera pour les Canadiens dans la circonscription de Kootenay-Columbia et partout au Canada. »

Il ajoute que l'adoption du projet de loi sur le budget permettra de créer des emplois bien rémunérés dans sa circonscription, tout en resserrant la protection de l'environnement.

M. Wilks n'avait pas donné suite à la demande d'entrevue de La Presse au moment d'écrire ces lignes. Le bureau du premier ministre Stephen Harper a pour sa part refusé de commenter l'affaire, référant les journalistes à la déclaration écrite du député.

Le projet de loi sur le budget a été critiqué par les partis d'opposition, qui accusent le gouvernement Harper de vouloir escamoter le débat sur un train de mesures controversées qui touchent l'emploi, l'immigration, l'environnement et la sécurité nationale. Ils soulignent que ces réformes seront étudiées par le comité parlementaire sur les finances publiques au lieu des comités spécialisés.

Le Nouveau Parti démocratique a tenté de convaincre le gouvernement de scinder le projet de loi afin de permettre une étude plus approfondie de ces mesures. Mais cette demande a été refusée, les conservateurs assurant que le projet de loi serait examiné de manière rigoureuse.