Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Thomas Mulcair, n'est pas le premier politique à Ottawa à s'inquiéter de l'impact de l'appréciation du dollar canadien sur le secteur manufacturier au pays.

Le ministre des Finances, Jim Flaherty, avait également fait part de ses inquiétudes en 2006 en déposant son tout premier budget à la Chambre des communes.

«Les risques à surveiller demeurent largement externes: l'incertitude quant aux prix des produits de base, le risque d'une correction soudaine des prix des maisons aux États-Unis et l'impact de l'appréciation du dollar sur le secteur manufacturier canadien», avait déclaré M. Flaherty dans son discours à la Chambre des communes.

Affrontements

Depuis deux semaines, les conservateurs attaquent sans ménagement M. Mulcair parce qu'il a soutenu que l'exploitation des sables bitumineux avait contribué à l'appréciation du dollar canadien qui a fait mal au secteur manufacturier en Ontario et au Québec, lequel dépend largement des exportations.

M. Mulcair a soutenu que cette situation pourrait être corrigée si on imposait le principe du pollueur-payeur aux entreprises qui exploitent les sables bitumineux. Il a aussi tracé un parallèle entre les problèmes qu'éprouve le secteur manufacturier au pays et la crise qui a frappé les Pays-Bas, dans les années 70, à la suite de la découverte d'importants gisements de gaz naturel. Les économistes ont qualifié la crise aux Pays-Bas de «maladie hollandaise».

M. Mulcair compte se rendre en Alberta d'ici deux semaines afin de visiter les régions qui exploitent les sables bitumineux.

La fin de semaine dernière, La Presse Canadienne a rapporté que le gouvernement Harper a financé une étude qui argue que le système économique canadien souffre de ce que l'on surnomme la «maladie hollandaise». L'étude payée par Industrie Canada conclut qu'au moins un tiers des pertes d'emplois dans le secteur manufacturier canadien peut être attribué à l'augmentation de la valeur du huard, elle-même propulsée par l'exploitation des ressources naturelles.

«Les sondages ne sont pas bons pour Stephen Harper, alors la panique s'est emparée des conservateurs. Ils sont rendus au point où ils renient à la fois leur propre analyse et les études d'experts qu'ils ont eux-mêmes commandées», a affirmé hier un stratège néo-démocrate au sujet des inquiétudes passées du ministre Flaherty.