La chef de la direction de la Société du Vieux-Port de Montréal, Claude Benoît, affirme être victime d'une «job de bras», dans la controverse qui entoure certaines des dépenses de son organisme.

En comité parlementaire à Ottawa jeudi, Mme Benoît a défendu sa gestion de la société d'État, éclaboussée par des reportages publiés dans le Journal de Montréal.

À la suite d'une enquête, le quotidien a rapporté il y a quelques semaines que la dirigeante s'était fait rembourser 10 000 $ pour une partie de ses vacances en Australie et en Nouvelle-Zélande (dont 500 $ pour deux jours de croisière); que 55 000 $ avaient été payés pour des repas de travail et des réunions annuelles de la haute direction (dont l'une au Mont-Tremblant); et que huit vice-présidents avaient quitté la société au cours des dernières années.

Dans d'autres reportages, on apprend qu'un vice-président responsable des finances se serait fait passer pour un comptable agréé pendant plusieurs années et qu'un employé aurait porté plainte pour «abus de pouvoir» auprès du vérificateur général en 2011, pour des motifs non divulgués.

La ministre des Travaux publics, Rona Ambrose, a réclamé une enquête du vérificateur général sur cette question.

«Avez-vous l'impression que vous vous faites faire une job de bras présentement?», lui a demandé le député libéral Denis Coderre.

- Absolument, Monsieur, lui a répondu Mme Benoît.

- Est-ce que je dois comprendre que peut-être que le gouvernement conservateur, présentement, a les yeux sur la Société du Vieux-Port et peut-être, dans le fond, il aimerait changer l'autorité du Vieux-Port à la Société immobilière du Canada?

- Je ne peux pas témoigner d'études ou de rapports qui se font au niveau du gouvernement et au niveau de la ministre. Nous ne sommes malheureusement pas informés des projets à ce stade-ci.»

Mme Benoît a entre autres affirmé qu'elle avait travaillé pendant 10 jours sur 29 lors de son voyage en Australie, et que sept rapports avaient été remis à un sous-ministre fédéral. Parmi les éléments visités, elle a évoqué une exposition sur Star Wars et une grande roue. En ce qui concerne les départs à la société, elle a parlé d'un taux de roulement normal.

Le NPD et le Parti conservateur ont néanmoins dénoncé sévèrement la gestion de leur témoin. «Je pense que vous êtres bien payée. Et ce que je vous dirais, c'est : à l'avenir, payez pour vos propres vacances», lui a lancé Dean Del Mastro, secrétaire parlementaire du premier ministre Stephen Harper.

Gerry Weiner, ancien ministre progressiste-conservateur, est président du conseil d'administration. C'est lui qui approuve les dépenses, dont des voyages comme ceux en Australie. Il a affirmé que la présidente avait toute sa confiance.