La toute première résolution au cahier des néo-démocrates québécois qui se réunissent à Drummondville ce week-end devra être abordée très délicatement.

Les militants d'Outremont proposent que la section Québec du Nouveau Parti démocratique (NPD) appuie la lutte étudiante actuelle.

Une partie de la résolution se lit comme suit: «Il est en outre résolu que la Section Québec se solidarise avec tous ceux et celles qui réclament à l'heure actuelle une accessibilité équitable à l'éducation supérieure de qualité pour tous.»

Or, depuis trois mois, les élus néo-démocrates à Ottawa ont été très discrets sur le sujet. Ils refusent de se commettre au motif que cette question doit se régler au provincial.

À la veille du conseil général de la section québécoise de leur parti, ces députés ont dû défendre la tenue d'un tel débat.

Tout de même, ils ont assuré que leur parti a bien l'intention de respecter les champs de compétence des provinces et rappelé que l'éducation n'est pas du ressort d'un parti fédéral.

«C'est vraiment important de pouvoir débattre de ces questions-là. C'est une question qui est socialement importante au Québec», a soutenu le député Guy Caron.

«Au bout du compte, je pense que les membres du NPD vont prendre en considération le fait qu'il s'agit effectivement d'une question de compétence. et il va falloir agir en conséquence», a-t-il promis.

Roméo Saganash abonde dans le même sens : «On sait que l'éducation c'est de compétence provinciale», a assuré le député d'Abitibi-Baie-James-Nunavik-Eeyou à sa sortie des Communes vendredi.

Ça n'a pas empêché les libéraux et les bloquistes de leur faire la leçon : «Ce n'est pas approprié, à mon avis, pour aucun des partis fédéraux de commenter une situation qui relève du provincial, et je n'aurai pas de commentaire à faire», a dit le libéral Marc Garneau, durant un point de presse vendredi après-midi.

Le chef du Bloc québécois, Daniel Paillé, a, quant à lu, raconté que, à son conseil général, le 31 mars, ses partisans se sont contentés de réclamer une augmentation des transferts «pour permettre au gouvernement du Québec et au Parlement du Québec de régler cette affaire».

«On n'est pas allé plus loin. C'est la compétence du gouvernement du Québec», a dit M. Paillé, qui était de passage à Ottawa.

Le chef bloquiste semble avoir oublié la première portion de la résolution adoptée par son parti. Avant de réclamer un rétablissement des transferts au montant indexé de 1994-1995, la résolution dit que «le Bloc québécois appuie le mouvement étudiant».