Les conservateurs sont divisés face à un projet de loi du Nouveau Parti démocratique, lequel ferait du bilinguisme un critère obligatoire pour l'embauche des officiers du parlement tels que le vérificateur général.

Le ministre québécois Maxime Bernier a fait savoir mercredi qu'il appuiera la proposition de l'opposition officielle, à son entrée au caucus conservateur.

«Très bon projet de loi, a-t-il déclaré. Je peux vous dire que, personnellement, je vais l'appuyer et je souhaite bien que mon gouvernement l'appuie.»

«Nous sommes dans un pays bilingue, a-t-il ajouté, et les officiers du Parlement devraient être bilingues dès leur nomination.»

Mais M. Bernier a été contredit peu après par le ministre du Patrimoine, James Moore, le responsable du dossier des langues officielles. Celui-ci a affirmé qu'il s'oppose à l'initiative du NPD.

Le projet de loi déposé mardi par la députée néo-démocrate Alexandrine Latendresse prévoit que dix agents du Parlement, par exemple le vérificateur général, le directeur général des élections et le commissaire à la protection de la vie privée devront être bilingues au moment de leur nomination par la Chambre des communes.

Les propos discordants de ces deux ministres conservateurs prouvent que les députés québécois de Stephen Harper sont incapables d'influencer le gouvernement, a raillé le critique néo-démocrate en matière de Langues officielles, Yvon Godin.

«Ça démontre qu'ils n'ont pas de poids du tout, a-t-il dénoncé. Ils ne représentent pas le Québec, ils ne représentent pas la francophonie du Canada, ils ne sont pas capables de convaincre leur premier ministre de le faire.»

Au bureau du premier ministre Stephen Harper, on dit ne pas avoir pris position.

«Nous ferons connaître notre position sur le projet de loi en question lorsqu'il y aura un vote», a indiqué le porte-parole du premier ministre, Carl Vallée.

L'automne dernier, le gouvernement a provoqué la controverse en nommant Michael Ferguson comme vérificateur général. M. Ferguson, qui a récemment rendu un rapport dévastateur sur l'acquisition des chasseurs F-35, ne parlait pas français au moment de sa nomination. Il a toutefois promis d'apprendre la langue dans les premiers mois de son mandat.