Le premier ministre canadien Stephen Harper s'était rendu au Sommet des Amériques avec l'intention d'accroître les liens entre le Canada et la région, mais il a quitté l'événement sur une note discordante, dimanche, en raison de la position de son gouvernement sur la participation de Cuba à l'événement.

Le Canada et les États-Unis se sont retrouvés seuls à s'opposer à une entente devant permettre à Cuba de prendre part aux prochains sommets. Ce désaccord et l'absence d'un consensus afin d'appuyer l'Argentine sur la question des îles Malouines ont saboté la déclaration finale des 31 nations participantes.

Même l'hôte du sommet, le président colombien Juan Manuel Santos, a déclaré qu'il était «inacceptable» que Cuba ne prenne pas part à la prochaine rencontre, dans trois ans. D'autres pays, comme l'Argentine et le Brésil, ont fait écho à ce sentiment.

M. Harper a insisté sur le fait que le Canada avait fait preuve d'ouverture vis-à-vis de Cuba et qu'il n'était pas d'accord avec l'embargo américain imposé à ce pays. Il a cependant ajouté que le Canada avait fait le choix d'observer le principe voulant que les participants au sommet soient des démocraties - une idée mise de l'avant par le premier ministre libéral Jean Chrétien durant le sommet de Québec, en 2001.

«Bien que nous n'appuyons pas la position visant à isoler Cuba, nous croyons que le Sommet des Amériques devrait être restreint aux pays démocratiques, et que Cuba devrait être encouragé à devenir un pays démocratique à l'avenir (...) et nous soutenons que la politique canadienne est la façon de parvenir à ce résultat plutôt que la politique observée par nos amis américains», a-t-il déclaré à des journalistes.

L'objectif premier de M. Harper au sommet était de faire la promotion du Canada comme lieu de commerce et d'investissement, et d'appuyer les entreprises canadiennes à la recherche de nouvelles occasions d'affaires en Amérique centrale.

Le gouvernement conservateur tente de redonner du souffle à sa Stratégie pangouvernementale pour les Amériques, portant sur l'engagement du Canada dans la région.

Par ailleurs, le premier ministre Harper a annoncé dimanche un financement accru aux pays d'Amérique centrale afin de les aider à lutter contre la violence causée par les cartels de la drogue.

L'Initiative canadienne pour la sécurité en Amérique centrale (ICSAC) prévoit des dépenses de 25 millions $ sur une période de cinq ans afin d'aider à la formation des forces de l'ordre et de fournir du matériel à ces dernières.

À la suite du sommet, M. Harper devait se rendre à Santiago pour y entreprendre un séjour officiel au Chili.