Le Commissariat aux langues officielles (CLO) a semblé être épargné par le régime minceur du gouvernement Harper dans l'appareil fédéral. Mais même si son budget est resté intact, il devra revoir ses dépenses de fond en comble : il doit dégager 6,4 millions pour mettre à jour son système informatique désuet qui risque de tomber en panne «à tout moment».

Le commissaire Graham Fraser a pris la plume, l'automne dernier, pour demander un coup de pouce au premier ministre Stephen Harper. Le CLO doit moderniser son système informatique au plus vite.

«La proposition que je soumets permettra de remplacer la technologie désuète du Commissariat, qui risque fort de tomber en panne à tout moment», souligne M. Fraser dans une lettre datée du 28 novembre.

Le remplacement coûtera 6,4 millions en quatre ans. C'est l'équivalent de 7,8 % du budget total du CLO pendant cette période.

Le premier ministre a fait connaître sa réponse dans le budget, le 29 mars dernier. Tous les agents du Parlement tels que le Vérificateur général et le Directeur général des élections ont accepté de réduire leurs dépenses sur une base volontaire. Le Commissariat aux langues officielles est épargné par cet exercice minceur. En revanche, il doit payer la modernisation de son système informatique à même son budget actuel.

«Notre façon de contribuer à la réduction du déficit, c'est de ne pas demander de l'argent au gouvernement pour refaire nos systèmes informatiques, résume le directeur des communications du Commissariat, Robin Cantin. On va s'en charger nous-mêmes.»

Le CLO n'a pu préciser hier de quelle manière il compte dégager 6,4 millions. Le commissaire Fraser doit présenter son plan de match devant un comité parlementaire le mois prochain. L'organisme souhaite en premier lieu réduire ses dépenses d'exploitation, mais M. Cantin affirme que des licenciements ne sont pas exclus.

Le Nouveau Parti démocratique craint que cette dépense additionnelle oblige le commissaire Fraser à réduire son personnel. Et au bout du compte, dit le député Robert Aubin, ce sont les services aux citoyens qui risquent d'en souffrir.

«Ça m'apparaît impensable d'éliminer 6,4 millions de dollars et que ça n'ait pas un impact direct sur les emplois», résume-t-il.

Au bureau du ministre responsable des Langues officielles, James Moore, on dit être persuadé que le CLO parviendra à remplir son mandat malgré cette importante dépense informatique.

Le CLO veille à ce que les ministères et organismes fédéraux respectent la Loi sur les langues officielles. L'organisme emploie 170 personnes et traite chaque année plus de 1000 plaintes.

- Avec la collaboration de William Leclerc