Bien qu'elle trouve «regrettable» la sortie virulente d'Ed Broadbent contre Thomas Mulcair, la députée gatinoise Françoise Boivin estime qu'elle ne menace en rien l'unité du Nouveau Parti démocratique, qui élira son nouveau chef samedi.

La campagne pour élire un successeur à Jack Layton s'est déroulée dans l'harmonie pendant près de six mois, souligne Mme Boivin qui, comme M. Broadbent, soutient Brian Topp. Plusieurs observateurs ont qualifié la course d'«ennuyeuse» et c'est très bien ainsi, selon la députée.

«S'ils l'a trouvent plate, résume-t-elle, c'est parce qu'on n'est pas rendus comme le Parti libéral.»

La sortie de M. Broadbent était donc «regrettable dans le sens que tout le monde s'est embarqué là-dessus pour en sortir Dieu-sait-quoi au lieu de se concentrer sur le travail qui est à faire», a-t-elle indiqué lors d'un entretien téléphonique.

Dans une série d'entrevues accordées jeudi dernier, M. Broadbent a ouvertement remis en cause les aptitudes de M. Mulcair à faire l'unité du parti s'il remporte la victoire. Il a souligné que plusieurs députés qui ont siégé à ses côtés auxCommunes - donc ceux qui ont été élus avant la vague orange qui a balayé le Québec - se sont rangés derrière ses adversaires.

Les adversaires de M. Mulcair laissent entendre depuis des mois qu'il est trop bouillant pour diriger le parti.

L'ancien chef a été durement critiqué dans les derniers jours. Ses détracteurs soulignent que le nouveau leader, peu importe qui est élu samedi, aura fort à faire pour unir ses membres après sa sortie.

Peu de conséquences

Mais Françoise Boivin et ses collègues estiment qu'il n'en est rien.

«Ce sera leur premier test, dit-elle. Si le leader élu samedi n'est pas capable de ramener les troupes après la campagne somme toute très élégante qui a eu lieu pendant des mois, il y a un problème.»

Mme Boivin a déjà annoncé qu'elle appuiera Thomas Mulcair si M. Topp est éliminé au scrutin du 24 mars. La sortie de M. Broadbent ne change rien à ses intentions.

Son collègue Alexandre Boulerice, député de Rosemont-La Petite-Patrie, est lui aussi un partisan de Brian Topp. Il doute que les propose de l'ancien chef laissent des traces au terme de la course au leadership.

«C'est certain que dans la dernière semaine, dans le dernier droit, chacun va essayer de jouer du coude un peu, les candidats vont essayer de se tailler une place. Mais ça fait partie du jeu aussi: une fois que le chef est élu et que les militants ont parlé, c'est un choix démocratique. On tourne la page et ont continue à travailler.»

Les militants du NPD sont en voie de décider qui de Thomas Mulcair, Brian Topp,Nathan Cullen, Peggy Nash, Paul Dewar, Niki Ashton ou Martin Singh sera leur prochain chef. Le vote par la poste et en ligne a déjà commencé, et il se poursuivra jusque sur le plancher de la convention, qui aura lieu samedi à Toronto.

Même des adversaires de M. Mulcair s'attendent à ce qu'il termine en tête au terme du premier tour de scrutin. Mais le gagnant doit recueillir 50 % des appuis des militants pour remporter la course. Plusieurs tours pourraient donc être nécessaires afin de dégager un gagnant.