Un fonctionnaire fédéral s'est fait rembourser des massages comme «fournitures de bureau», a déclaré de fausses dépenses, a emmené chez lui des téléviseurs à écran plat achetés avec des fonds publics, et a utilisé une voiture gouvernementale à des fins personnelles, tout en intimidant et en humiliant ses subalternes.

C'est ce qu'indique un rapport rendu public jeudi par le commissaire à l'intégrité du secteur public, Mario Dion.

Le cas est celui d'un gestionnaire de Ressources humaines et Développement des compétences Canada dans l'ouest du pays. Le fonctionnaire n'est pas identifié.

M. Dion a expliqué que des politiques floues ont permis à ce gestionnaire de détourner de l'équipement du gouvernement vers son entreprise personnelle, de réclamer le remboursement de fausses dépenses, et d'offrir des avantages à ses proches.

Il a également fait fi des règles en dévoilant les données confidentielles de certains employés à d'autres collègues, en plus d'utiliser les noms d'usager et les mots de passe de ses employés pour inscrire des renseignements financiers sans leur consentement et à leur insu.

Le fonctionnaire, qui était en poste depuis neuf ans, a quitté pendant l'enquête de M. Dion, en 2010. Le rapport ne précise pas s'il a été congédié ou s'il a démissionné.

Le ministère affirme avoir resserré ses règles pour assurer une meilleure surveillance des dépenses et un meilleur encadrement des employés. Les téléviseurs et autres biens pris par le gestionnaire ont aussi été récupérés par le ministère.

L'affaire a été éventée en 2010 quand des fonctionnaires terrorisés ont finalement porté plainte auprès du bureau de M. Dion. Le commissaire a expliqué que le gestionnaire menaçait fréquemment ses employés de représailles, ce qui en a contraint plusieurs au silence pendant longtemps.