Il y a les faux comptes Twitter, comme celui du ministre Vic Toews, et il y a les vrais, gérés par les élus eux-mêmes. Et ils sont de plus en plus nombreux. Outils d'autopromotion par excellence, les réseaux sociaux comme Twitter ou Facebook peuvent toutefois devenir la corde avec laquelle se pendra un politicien imprudent. Le plus bel exemple demeure jusqu'ici américain: en juin dernier, le représentant démocrate Anthony Weiner a reconnu avoir utilisé son compte Twitter pour envoyer des photos de lui en petite tenue à des femmes rencontrées sur l'internet. Les photos sont devenues publiques, tout comme l'embarras de M. Weiner, dont la carrière politique est depuis fortement hypothéquée.

Sur la colline parlementaire, à Ottawa, les députés ont droit d'utiliser Twitter avec les appareils fournis par le gouvernement depuis l'an dernier. Mais certains ministres l'utilisaient bien avant. En mars 2010, la ministre Lisa Reitt a attiré l'attention avec ses commentaires désobligeants sur la tenue vestimentaire de ses adversaires politiques: couleurs de vêtement douteuses, cravate nouée de travers, tout y est passé... et, bien entendu, les commentaires se sont retrouvés dans les médias traditionnels.

Le mois dernier, c'était au tour du président du Conseil du Trésor canadien, Tony Clement, de déraper à la suite d'un échange musclé avec un étudiant d'une école secondaire, traitant l'adolescent de «Jack Ass». Le jeune s'est empressé de faire parvenir le message privé envoyé par M. Clement aux médias, forçant le député conservateur à s'excuser publiquement.

Certains politiciens semblent parfois oublier que leurs propos peuvent être vus par tous: c'est le cas du député néo-démocrate Pat Martin qui a invité récemment un abonné à aller «se faire foutre» après que ce dernier eut critiqué ses propos sur Twitter. En France, la ministre Nadine Morano, que le Nouvel Observateur a qualifiée de «wonderwoman de Twitter», attire régulièrement l'attention des médias pour ses déclarations incendiaires en 140 caractères. Quant au ministre Éric Besson, il a causé tout un émoi l'automne dernier en twittant: «Quand je rentre, je me couche. Trop épuisé. Avec toi?» Bref, si les réseaux sociaux sont une façon formidable de se rapprocher des électeurs, ils peuvent également devenir une arme à double tranchant pour les imprudents.