Un total de 1,7 million de dollars. C'est ce qu'ont coûté les controversés certificats de sécurité au ministère de la Sécurité publique depuis quatre ans, a appris La Presse. Et la facture n'en finit plus de gonfler.

L'essentiel de cette somme a été dépensé en salaires et honoraires essentiellement juridiques, indiquent des documents obtenus en vertu de la Loi sur l'accès à l'information. Il s'agit d'un portrait partiel puisque l'exercice budgétaire en cours n'est pas terminé.

À ces coûts déjà élevés, il faut ajouter les millions payés par l'Agence des services frontaliers, notamment pour la construction d'un centre de détention spécial dans la région de Kingston.

Des dépenses justifiées, estime-t-on au cabinet du ministre de la Sécurité publique, Vic Toews, parce «qu'il est clair que le Canada n'est pas à l'abri du terrorisme local et international et que la menace terroriste est bien réelle», a indiqué Michael Patton, porte-parole du ministre, dans un courriel adressé à La Presse.

Cette procédure très contestée de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés (LIPR) permet de détenir puis d'expulser éventuellement des non-citoyens représentant une menace pour le Canada.

Le gouvernement a été contraint de la réviser en février 2008 après que la Cour suprême eut jugé inconstitutionnelles certaines de ses dispositions (arrêt Charkaoui c. Canada). Cette refonte a touché pas moins de six ministères et organismes, dont le Service canadien du renseignement de sécurité. Le budget alloué pour les deux exercices 2008-2009 et 209-2010 a été de 60 millions de dollars.

À ce jour, trois certificats de sécurité sont actifs, selon le cabinet du ministre Toews.

Deux de ces cas sont revenus dans l'actualité récemment. Mohamed Harkat, qui est en liberté surveillée, a comparu en Cour fédérale à Ottawa cette semaine pour contester la constitutionnalité du certificat. Les autorités l'accusent de liens avec le réseau Al-Qaïda. Quant au Torontois Mohamed Manjoub, la Cour vient de lui accorder un assouplissement de ses conditions de libération.

Avec William Leclerc