Le gouvernement Harper refuse de dire dans combien de temps les données du registre des armes d'épaule seront détruites.

Dans une conférence de presse tenue hier matin, le ministre de la Sécurité publique, Vic Toews, n'a pas voulu préciser combien de temps s'écoulera entre l'adoption du projet de loi et la suppression des données du registre. Ce détail est important, puisque le gouvernement du Québec a déjà annoncé qu'il pourrait contester la loi du gouvernement conservateur devant les tribunaux.

«Tout ce que je peux dire, c'est que nous nous sommes engagés à détruire le registre et cela inclut la destruction des données», a affirmé le ministre Toews.

Québec souhaite que les données compilées au fil des ans lui soient remises afin qu'il mette en place son propre registre. Le gouvernement Charest a déjà annoncé qu'il s'adressera aux tribunaux si Ottawa persiste et signe.

Le Nouveau Parti démocratique estime que le flou du gouvernement conservateur est lié au bras de fer juridique qui se trame avec Québec.

«Ça veut dire qu'ils veulent bouger rapidement, a affirmé la chef Nycole Turmel. C'est le conseil que je peux donner à Québec: bouger rapidement pour s'assurer qu'il protège l'enregistrement des armes à feu.»

Au bureau du ministre de la Sécurité publique du Québec, Robert Dutil, on confirme que la loi sur l'abolition du registre sera contestée en cour lorsqu'elle obtiendra la sanction royale. L'attaché de presse du ministre, Mathieu St-Pierre, affirme que le flou qu'entretient le gouvernement Harper quant au moment où les données seront détruites ne devrait pas empêcher Québec de s'adresser aux tribunaux.

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Deux députés du NPD défient leur chef

Deux députés du Nouveau Parti démocratique (NPD) ont voté pour l'abolition du registre des armes à feu, hier soir, quelques heures à peine après que leur chef eut prévenu qu'ils feraient face à des «conséquences» s'ils rompaient avec la position du parti. Les députés ontariens John Rafferty (Thunder Bay-Rainy River) et Bruce Hyer (Thunder Bay-Superior North) ont tous deux voté pour le projet de loi C-19, qui prévoit l'abolition du registre des armes d'épaule, ainsi que la destruction de ses données. À sa sortie du caucus hebdomadaire, la chef par intérim du NPD, Nycole Turmel, avait pourtant prévenu qu'elle ne tolérerait aucune dissidence dans ses rangs dans le cadre de ce vote. Un porte-parole de la chef indique que les deux députés seront sanctionnés pour leur geste. Ils perdront le droit de poser des questions en Chambre, ils ne pourront plus être membres de comités parlementaires ni faire de voyages. Il n'est toutefois pas question de les expulser du parti.