Le gouvernement affirme que quiconque s'opposant aux plans fédéraux visant à faciliter la surveillance électronique par la police et les services de sécurité est du côté des pédophiles.

Il s'agit de la première salve dans une bataille qui reprendra mardi lorsque le gouvernement redéposera un projet de loi qui augmenterait les pouvoirs de ceux qui font de la surveillance en ligne.

La question oppose la volonté des responsables des services policiers et de renseignement d'avoir un accès plus facile aux informations sur les internautes et le droit des individus à la vie privée.

Interrogé lundi à la Chambre des communes à propos du futur projet de loi, le ministre de la Sécurité publique Vic Toews a dit à un député libéral qu'il pouvait se ranger du côté du gouvernement ou «des pédophiles» qui sévissent en ligne.

La commissaire à la protection de la vie privée Jennifer Stoddart a mis en garde contre la simple restructuration de projets de loi morts au feuilleton pour augmenter les pouvoirs de surveillance, citant plusieurs manquements.

L'une des principales inquiétudes de Mme Stoddart concerne des dispositions qui permettraient aux autorités d'accéder aux informations d'un client d'un fournisseur de services internet sans avoir besoin de l'approbation d'un juge.

Le bureau du ministre Toews a indiqué que le gouvernement annulera un déséquilibre entre les impératifs des pouvoirs d'enquête et la protection de la vie privée.

Malgré tout, des députés de l'opposition ont été alarmés par ses commentaires, lundi.

«Apparemment, si vous tenez aux libertés civiles dans ce pays, vous êtes nécessairement du côté des pédophiles et des meurtriers», a lancé Élizabeth May, la chef du Parti vert.

«Vous êtes la pire sorte de vermine si vous croyez que la Charte est un instrument important pour le respect des lois dans ce pays. Je suis horrifiée par ce genre de discours. Cela nous rabaisse tous.»