Un Stephen Harper rayonnant en train de cajoler un panda pourrait être non seulement la photo marquante de son voyage de quatre jours en Chine, mais également le symbole de son déplacement.

Au lieu de gérer la relation sino-canadienne d'une main forte, M. Harper a appris à appliquer une pression moins importante, disent les experts, faisant de son deuxième voyage dans l'Empire du milieu un succès pour les deux parties.

Il y a ainsi eu une reconstruction complète de la relation politique, qui peut même être constatée dans le langage utilisé par les Chinois et les Canadiens lors du voyage, suggère Gordon Houlden, le directeur du China Institute de l'Université de l'Alberta.

Les deux parties sont désormais à l'aise avec l'étiquette de «relation stratégique», a indiqué M. Houlden, et le fait que les Chinois ont souligné le gouvernement majoritaire de M. Harper est un avantage, puisque la Chine accorde une grande importance à la stabilité.

Les gens présents dans la salle lors des rencontres bilatérales du premier ministre avec les leaders chinois lors du voyage affirment que l'atmosphère était complètement différente que lors de la première visite de M. Harper en 2009.

Il en était alors à la troisième année de son mandat. Les leaders chinois étaient déjà irrités du fait que M. Harper avait offert la citoyenneté canadienne honoraire au dalaï lama.

Lorsqu'il est finalement arrivé à Pékin en 2009, il a été taquiné par le premier ministre chinois Wen Jiabao pour avoir pris trop de temps avant de venir en visite.

Cette fois, mentionnent des gens au fait du dossier, les discussions étaient exemptes de formalités vides. En tant que signal de la volonté de la Chine d'inaugurer une relation à long terme avec le Canada, d'ailleurs, M. Harper a pu rencontrer les trois politiciens à l'étoile montante au cours de sa visite.

La décision de ne pas faire rencontrer le vice-président Xi Jinping au premier ministre Harper mérite toutefois d'être soulignée. M. Xi se rendra la semaine prochaine aux États-Unis pour rencontrer le président américain Barack Obama.

M. Xi devrait remplacer Hu Jintao à la tête du Parti communiste cet automne, pour ensuite devenir président du pays à l'automne 2013.