Le chef libéral intérimaire Bob Rae estime que les écarts en matière d'éducation, de soins de santé et de logement entre les autochtones et les autres Canadiens sont source de gêne et devraient être comblés.

Lors de son passage au YMCA de Vancouver, M. Rae a déclaré que la relation entre le gouvernement et les peuples autochtones «était un véritable exemple d'un dossier toujours ouvert, de problèmes non réglés au pays».

M. Rae a ajouté que la vague d'«immigration» autochtone en provenance des réserves au cours des 50 dernières années signifiait que la pauvreté à laquelle ils font face n'est désormais plus dissimulée.

Il a également déclaré que la majeure partie des villes canadiennes importantes comprenaient désormais des «ghettos autochtones», où la colère alimentée par les inégalités a mené à des suicides et des actes criminels.

«Toronto a été décrite, de façon très réaliste, comme la plus grande réserve du pays, a-t-il dit. Ce problème n'est désormais plus à l'extérieur, il est plutôt ici.»

«Alors que cette situation se rapproche de nous, elle doit également se rapprocher de nos coeurs et de nos esprits, pour comprendre que nous n'avons pas accepté la culture autochtone, nous n'avons pas compris l'histoire des Premières nations, nous n'avons pas saisi l'ampleur de la perte, l'indignation et le puissant sentiment d'injustice qui doivent désormais nous pousser à agir.»

Selon Bob Rae, la réponse du gouvernement conservateur a été de construire davantage de prisons mais n'a pas amélioré la sécurité dans ces communautés ou réduit la criminalité.

Les jeunes générations des Premières Nations, a-t-il poursuivi, ne reçoivent pas l'éducation nécessaire pour progresser et la plupart vivent en famille d'accueil.

«Il y a beaucoup plus d'enfants au pays qui sont aujourd'hui en famille d'accueil et qui sont retirés de leurs foyers que lors de l'époque de la résidence dans la communauté.»

Il soutient toutefois que l'Afrique du Sud, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis doivent également gérer les mêmes problèmes avec leurs populations autochtones, et qu'aucun pays n'a trouvé la bonne politique.

Pour le chef intérimaire libéral, de meilleures politiques sociales sont nécessaires pour gérer les questions de logements, des orientations politiques qui ont été abandonnées par Ottawa et la majorité des gouvernements provinciaux il y a 25 ans.

«Chaque niveau de gouvernement affirme que cela ne relève pas de ses compétences, que quelqu'un d'autre doit s'en charger», a dit M. Rae, avant d'ajouter que certaines villes ont décidé de faire preuve de leadership pour régler la question.

Selon M. Rae, lorsque les conservateurs sont arrivés au pouvoir en 2006, leur premier budget a présenté les programmes de construction de logements comme étant trop imprégnés par l'appareil fédéral.

Le chef libéral intérimaire estime néanmoins qu'Ottawa doit être un partenaire fiable dans le domaine du logement parce qu'il est directement impliqué dans l'établissement des taux d'intérêts et des taux hypothécaires et ne peut prétendre ne pas avoir l'expertise ou les ressources pour s'en occuper.