Ciblée par une campagne téléphonique qui a paralysé son bureau au cours des derniers jours, la députée transfuge Lise St-Denis accuse le NPD de recourir à cette tactique pour intimider d'autres élus qui songent à le déserter. Une sortie qualifiée de «scénario imaginaire» par ses anciens collègues.

La députée de Saint-Maurice-Champlain, qui a quitté le NPD pour rejoindre le Parti libéral la semaine dernière, soutient que plusieurs députés de son ancienne formation sont déçus de leurs premiers mois à la Chambre des communes.

Elle admet n'avoir parlé à aucun de ses anciens collègues depuis sa décision controversée, la semaine dernière. Mais elle assure que le mécontentement était palpable au caucus avant la relâche du temps des Fêtes. Si bien que plusieurs songeraient à quitter le navire néo-démocrate,selon elle.

«Si j'avais été la seule et qu'ils avaient été complètement confiants, ils auraient laissé aller, a dit la députée. Pourquoi cet acharnement à me détruire?»

À ses yeux, la campagne téléphonique lancée dans sa circonscription est un avertissement aux autres néo-démocrates qui songent à l'imiter.

«On prend des mesures pour qu'ils aient suffisamment peur pour qu'ils ne le fassent pas», a-t-elle affirmé.

Dans la foulée de la défection de Mme St-Denis, des néo-démocrates avaient laissé entendre que la transfuge était l'une des quatre députés susceptibles de quitter le NPD.

Mais selon Guy Caron, le président du caucus québécois du NPD, les propos de Mme St-Denis n'ont rien à voir avec la réalité. Il assure que le caucus québécois du NPD, dont il consulte les membres tous les jours, est parfaitement uni.

«La manière dont je le vois, elle prépare des scénarios qui sont tout à fait imaginaires, a-t-il affirmé. Ce n'est pas la réalité au sein du caucus.»

Des centaines de citoyens de Saint-Maurice-Champlain ont été contactés par une machine automatisée, ces derniers jours. Informés que leur députée avait changé d'allégeance, ils étaient invités à appuyer 1 s'ils étaient en désaccord avec sa décision. Ceux qui s'exécutaient étaient automatiquement transférés au bureau de la députée. Le message ne mentionnait pas que la campagne était commanditée par le NPD.

La direction du NPD défend son stratagème. Elle affirme que pas un seul citoyen ne l'a contactée pour s'en plaindre.

Une pétition réclamant la démission de Lise St-Denis a recueilli 2300 signatures.