Les libéraux réunis en Congrès à Ottawa vont décider samedi de possibles changements visant à rendre leur parti plus ouvert, dans le but de se réengager auprès des Canadiens.

Cherchant des moyens de se remettre de leur cuisante défaite électorale de mai dernier, les militants auront ainsi à voter sur une foule de sujets pour renouveler le parti et le rendre plus populaire.

Certaines propositions retiennent plus l'attention des délégués lors de cette seconde journée du congrès biennal qui dure trois jours et se termine dimanche.

Les discussions portent notamment sur la proposition qui vise à instaurer un système de primaires -calqué sur celui des États-Unis-, pour l'élection de futurs dirigeants et d'aspirants députés.

Quiconque souhaiterait soutenir le Parti libéral pourrait ainsi s'enregistrer, sans frais, et être en mesure de voter lors des courses à la direction et pour les nominations. Ils seraient ainsi des «partisans», sans détenir de carte de membre officiel.

La proposition ne fait pas l'unanimité au sein du parti, certains craignant que des personnes mal intentionnées -et même des membres des autres partis politiques-, ne bousillent les votes.

«C'est un risque», concède l'ex-député d'Honoré-Mercier, Pablo Rodriguez. «Et après?»

«On est le troisième parti, il faut prendre des risques», soutient-il, afin que le parti puisse réellement changer et reconnecter avec les citoyens.

Quant au député de Bourassa, Denis Coderre, sans approuver ou dénigrer cette proposition, il croit qu'il «faut être prudent». Selon lui, beaucoup de libéraux, au Québec notamment, tiennent au statut de membre et il croit que cette proposition doit être étudiée en profondeur.

Les militants devront aussi se pencher sur la possibilité de courses ouvertes pour les nominations dans toutes les circonscriptions, limitant du même coup le pouvoir du chef de parti à choisir des candidats ou à protéger ceux qui sont déjà en poste.

Course à la direction du parti

Même si le prochain chef ne doit être choisi qu'en 2013, les noms de possibles candidats sont un sujet fortement discuté lors du congrès.

Certains aimeraient ardemment que Bob Rae, l'actuel chef par intérim, prenne les rênes du parti de façon permanente. Mais l'homme a aussi ses détracteurs qui croient qu'il doit s'en tenir à sa promesse faite de ne pas briguer la direction du parti.

D'autres voudraient voir le premier ministre de l'Ontario, Dalton McGuinty, diriger les destinées du Parti libéral fédéral.

Mais son frère, l'actuel député fédéral d'Ottawa-Sud, David McGuinty, a annoncé dimanche matin à la télévision qu'il considérait se porter candidat.

Il affirme ne pas encore avoir pris sa décision, et dit vouloir se donner encore quelques mois pour y penser. Néanmoins, il est entré dans la salle des médias peu après sa déclaration -à un moment où elle grouillait de reporters-, semblant vouloir se faire questionner à ce sujet et recevoir une certaine attention médiatique au sujet de sa «réflexion».

«Je le considère sérieusement», a déclaré M. McGuinty. «J'ai l'obligation de le faire. Si je veux continuer à servir le public, je dois déterminer la meilleure façon de le faire».

Il n'écarte ainsi pas de se porter candidat à la chefferie, même si cela implique faire campagne contre son propre frère.