Les transferts en matière de santé seront le dossier chaud de l'année 2012 en politique fédérale, croit la chef intérimaire de l'opposition officielle, Nycole Turmel.

En entrevue de fin d'année avec La Presse, Mme Turmel a affirmé que les troupes néo-démocrates suivraient ce dossier «de près pour que les provinces aient les moyens d'organiser le travail pour avoir les soins de santé nécessaires pour répondre à leurs besoins».

Mme Turmel a fait cette déclaration quelques heures avant que le ministre des Finances, Jim Flaherty, impose unilatéralement un plafonnement de la majoration des transferts aux provinces dans ce secteur. «C'est d'autant plus vrai maintenant», a répliqué son attaché de presse principal, Karl Bélanger.

La décision, vivement dénoncée par plusieurs provinces, enlèvera au Québec quelques centaines de millions de dollars de revenus chaque année d'ici cinq ans, et jusqu'en 2024 au moins, estime le gouvernement Charest. De son côté, le Nouveau Parti démocratique affirme que ces restrictions sont irresponsables et qu'elles auront des impacts majeurs sur le système de santé des provinces, au moment où la population vieillit et augmente partout au pays.

Un parti «bien ancré»

La députée de Hull-Aylmer demeure optimiste devant l'année qui s'amorce, malgré les derniers mois difficiles. Le NPD a subi la mort de son chef Jack Layton l'été dernier, tout juste après avoir réalisé des gains électoraux historiques. Dans ces circonstances, la transition vers son nouveau statut d'opposition officielle ne s'est pas faite sans peine, comme en témoignent plusieurs sondages qui montrent une baisse de la popularité de la formation au Québec, d'où proviennent plus de la moitié de ses députés.

Mais en mars, les néo-démocrates éliront leur nouveau chef, ce qui pourrait leur donner une nouvelle impulsion. À condition, évidemment, que cette élection n'entraîne pas une nouvelle - et longue - période de transition. À cet égard, Nycole Turmel est confiante: le passage d'un chef à l'autre se fera en douceur, dit-elle.

«Moi, au départ, je préconisais une course à la direction très courte, pour justement nous aider avec la nouvelle année», a-t-elle rappelé dans un premier temps. «Mais je ne suis pas inquiète à ce niveau-là, a-t-elle ajouté. L'équipe est là. Elle est bien structurée, on a chacun nos bureaux et tout.»

«Je crois qu'actuellement, le parti est vraiment bien ancré.»

Année difficile sur le plan personnel

Sur une note plus personnelle, elle convient que 2011 n'aura pas été l'année la plus facile pour elle. Nycole Turmel rappelle qu'il y a un an à peine, elle était une jeune retraitée qui venait tout juste de prendre la décision de se porter candidate pour le NPD dans l'Outaouais.

«Ça fait un an aujourd'hui que j'ai commencé ma campagne et peu de temps après, je me suis retrouvée chef intérimaire. Donc, oui, ç'a été une année difficile pour moi, mais une année très enrichissante et je suis très fière que le caucus et Jack Layton m'aient fait confiance.»

Et après le mois de mars? Au moment de l'entrevue, des rumeurs sur la colline parlementaire suggéraient qu'elle pourrait céder son siège à Brian Topp, s'il remportait la course à la direction. M. Topp a promis qu'en cas de victoire, il cherchera à se faire élire dans une circonscription québécoise.

«Une autre rumeur! a répondu Mme Turmel en riant. Non, a-t-elle tranché. J'ai été élue le 2 mai pour représenter Hull-Aylmer et je suis là pour quatre ans.»