Après un boom de popularité qui avait fait bondir les coûts de son programme médical au début des années 2000, le ministère des Anciens Combattants constate maintenant une baisse marquée de la demande de remboursement pour le Viagra chez les vétérans.

Selon les chiffres obtenus par La Presse grâce à la Loi sur l'accès à l'information, le Ministère n'a dépensé que 452 000$ pour l'achat de ce médicament en 2010-2011.

Il s'agit d'une baisse de plus de moitié comparativement à la moyenne, qui était d'environ un million de dollars par année pour les cinq premières années où l'État a commencé à payer les factures des anciens combattants pour ce traitement contre la dysfonction érectile.

C'est en mars 2000 que le Ministère a inscrit le Viagra à la liste des médicaments couverts par son programme médical.

Le Viagra est reconnu par Santé Canada et la communauté médicale, et Anciens Combattants Canada assume les coûts du médicament parce qu'il est une intervention pertinente pour améliorer la santé, le mieux-être et la qualité de vie générale des anciens combattants», a rappelé hier Simon Forsyth, porte-parole du Ministère.

L'année la plus coûteuse a été 2004-2005, alors que les vétérans ont réclamé 1 089 000$ en achats pour la petite pilule bleue.

La demande n'a cessé de diminuer par la suite: 614 000$ en 2005-2006, 589 000$ en 2006-2007, 564 000$ en 2007-2008, 526 000$ en 2008-2009, 503 000$ en 2009-2010, jusqu'au plancher de l'année dernière.

Le ministère des Anciens Combattants affirme que cette baisse est due à la convergence de plusieurs facteurs, notamment le lancement d'autres produits contre les troubles érectiles, mais aussi un désintérêt de certains anciens militaires ainsi que leur vieillissement.

La demande était forte lorsque Viagra a commencé à être vendu et certains hommes l'ont essayé. Mais pour diverses raisons, ils n'ont pas continué à l'utiliser», explique Simon Forsyth.

Comme les clients d'Anciens Combattants Canada de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre de Corée atteignent un âge très avancé, d'autres problèmes de santé deviennent plus importants», ajoute-t-il.

- Avec la collaboration de William Leclerc