Les deux projets de loi du gouvernement Harper qui ont le plus suscité d'opposition à Québec cet automne, celui visant à abolir le registre des armes d'épaule et celui pour durcir la justice criminelle, ne deviendront pas lois avant la pause des Fêtes.

Pourtant mis de l'avant rapidement cet automne en tant que «priorités du gouvernement», les deux projets stagnent actuellement au Parlement.

Il n'y aurait pas assez de jours avant la relâche parlementaire - prévue jeudi - pour faire adopter tous les projets de loi déposés cet automne, a fait valoir mercredi le leader du gouvernement en Chambre, Peter Van Loan.

Le gouvernement a ainsi préféré prioriser le projet de loi pour abolir la Commission canadienne du blé, le projet pour ajouter des députés aux Communes (dans le but de commencer le travail dès maintenant pour redessiner les circonscriptions avec les chiffres du dernier recensement), et surtout celui qui porte sur la mise en oeuvre de mesures budgétaires, en vue de l'année fiscale qui s'amorce.

Des projets de loi subissaient des contraintes de temps, a expliqué M. Van Loan.

Pourtant les conservateurs avaient promis en campagne électorale de faire adopter «dans les 100 premiers jours» de leur gouvernement le projet de loi C-10 en matière de justice criminelle. Celui-ci, adopté aux Communes en procédure accélérée grâce à trois bâillons successifs imposés par le gouvernement, n'a toutefois pas encore franchi les étapes législatives au Sénat.

Quant à C-19 sur le registre des armes, il doit y avoir encore au moins deux votes des députés avant d'être envoyé à la Chambre haute.

Mardi, la députée néo-démocrate Françoise Boivin avait suggéré que les conservateurs ne souhaitaient peut-être pas adopter ce projet de loi en décembre, le mois où l'on commémore la tuerie de Polytechnique.

Peter Van Loan qualifie quand même C-10 et C-19 de priorités, mais souligne qu'ils devront attendre le retour des députés aux Communes en janvier pour être adoptés. Vu la majorité conservatrice au Parlement comme au Sénat, il ne fait aucun doute qu'ils deviendront alors des lois.